Il n'est pas difficile pour Israël de trouver le bon prétexte pour déclencher un conflit armé. La raison d'être de cet Etat ne peut se justifier que par la guerre, seul moyen de dialogue avec ses voisins - dont il use sans risque et sans étant d'âme pour atteindre ses objectifs. Quant à la paix, elle peut attendre d'autant que pour les dirigeants israéliens, elle ne peut être que celle du fait accompli et de la réalité sur le terrain ! Une réalité qu'Israël parvient sans encombre à façonner et à modeler selon ses propres intérêts. Ainsi, on peut aisément constater qu'en Cisjordanie, Tel-Aviv est parvenu à faire de ce territoire palestinien un espace où il est impossible à l'Autorité palestinienne d'exercer la moindre souveraineté. 500.000 colons y sont installés dans des colonies fortifiées et hermétiquement isolées par un mur qui rappelle à bien des égards celui de Berlin balayé en 1989. La bande de Gaza pour sa part, est bien tenue en respect avec le blocus auquel elle est soumise et les incursions épisodiques de l'armée israélienne. Mais tout cela ne suffit pas au gouvernement de droite, dirigé pare Benyamin Netanyahu, qui refuse toute idée d'un Etat palestinien indépendant. En dépit des appels à une reprise du dialogue, ce gouvernement, non seulement il refuse toute négociation allant dans ce sens, mais il accentue la pression sur ses alliés occidentaux, pour imposer ses vues et sa stratégie qui consiste à mettre sous sa botte toute la région, et s'il le faut par la force. Profitant d'une conjoncture défavorable au président américain, Israël n'hésite pas à pousser au plus loin ses pions pour le contraindre à épouser sa vision des choses. Encombrés par le dossier du nucléaire iranien les Américains se retrouvent désarmés face aux arguments avancés par Tel-Aviv qui presse les Occidentaux afin d'adopter une position ferme vis-à-vis de Téhéran et il n'est pas exclu de recourir à la force pour détruire les installations nucléaires iraniennes. L'Etat hébreu cherche avec tous les moyens à entrer en confrontation armée avec Téhéran, et à mettre au pied du mur la Maison Blanche tenue par l'obligation de défendre Israël dans tout conflit l'opposant à un autre pays quel qu'il soit. Outre l'Iran, Netanyahu et son sulfureux ministre des Affaires étrangères, multiplient les provocations à l'encontre de la Syrie, du Liban et du Hamas, pour eux, la guerre devra être totale cette fois-ci contre tous les pays et les mouvements de la région qui s'opposent à l'hégémonie de l'Etat hébreu. Ceci procède d'une stratégie qui s'inscrit dans le moyen-terme, avec comme préalable, une mise au pas de ses ennemis, pour au bout du compte, leur imposer son calendrier de négociations et sa propre vision de la paix dans un Proche-Orient édenté. C'est aussi une manière comme une autre d'acculer la communauté internationale à accepter le fait accompli qui résulterait de la guerre. Certes, les Etats-Unis, cherchent à dissuader Tel-Aviv pour qu'il renonce à l'option armée, mais le pouvoir de dissuasion de Washington a ses limites, d'autant que le lobby pro-israélien est très puissant en Amérique et est capable d'infléchir l'administration Obama pour qu'elle se range du côté des thèses du gouvernement israélien, décidé à ne rien concéder aux Palestiniens et ne tolérer l'émergence d'aucune puissance régionale capable de lui tenir tête.