Depuis son apparition au box des accusés l'inculpé ne faisait que clamer son innocence. Il jurait que l'accusation dont il a fait l'objet était pure invention. Disait-il vrai ? Mentait-il ? Difficile de se prononcer tant les péripéties de cette affaire sont lugubres. La plainte déposée par la victime remonte à cinq années. Celle-ci a déclaré qu'au moment où elle attendait le bus dans la station de Thameur à Tunis, l'inculpé s'est approché d'elle lui a planté une lame rasoir au niveau de l'abdomen et l'a obligé à le suivre dans une ruelle sombre et lui a subtilisé son sac à main contenant ses papiers personnels et la somme de 200 Dinars. Avant cet épisode, l'inculpé connaissait parfaitement la victime par le fait qu'elle était sa fiancée et qu'il allait l'épouser. Il lui avait promis monts et merveilles. Elle lui rendait visite dans son studio. La relation avait pris trop d'ampleur. Ayant remarqué un comportement anormal de sa fiancée, ses sorties quotidiennes, et ses fréquentations douteuses , il lui a fait part de son intention de rompre avec elle. Ce revirement a fait que la plaignante, touchée dans son amour propre a déposé une plainte en bonne et due forme accusant son ex-fiancé d'avoir abusé d'elle. Cette affaire a pris énormément de temps pour connaître son épilogue. Le fiancé bien qu'ayant accepté de se marier, il s'est trouvé en face du véto des parents de la fille qui ont insisté pour le poursuivre pénalement. Il a été condamné en 2009 à une peine de 10 ans de prison ferme. Alors qu'il était en prison, il devait faire face à cette deuxième accusation datant de 2005. Il a été traduit de nouveau devant la chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis . Interrogé par le juge, il a clamé son innocence en précisant que la fille a essayé de se venger de lui car il avait rompu avec elle. Il a juré ne l'avoir jamais agressée et qu'il ignorait tout de cette affaire. Pourtant et lors de l'enquête préliminaire il a reconnu les faits incriminés. Le juge lui a lu l'acte d'accusation dans lequel deux témoignages de personnes présentes sont venus confirmer les dires de la fille. Il a nié complètement les faits qui lui sont reprochés. Il a dit au juge qu'il s'agit d'une accusation calomnieuse. L'avocat a essayé de disculper son client en revenant sur la liaison qui a débuté au cours de l'année 2005. Il a déclaré que depuis que l'inculpé a décidé de rompre ses fiançailles il ne faisait que subir les accusations de son ex-fiancée. Il a été condamné en première instance à une peine de 10 ans de prison pour séquestration et viol. Cette affaire va être jugée prochainement en appel ou il espère que cette peine serait allégée. Le voici devant une deuxième plainte. C'est une affaire grave. Aucune preuve matérielle n'est venue confirmer les dires de la plaignante et malgré cela l'accusé doit répondre de ce forfait. C'est une affaire qui remonte à l'année 2005, pourquoi la fille a-t-elle attendu tout ce temps pour déposer cette plainte ? Une question par laquelle le tribunal comprendrait qu'il s'agirait peut-être d'une vengeance aveugle de la part d'une femme qui voudrait à tout prix briser son ex-fiancé, et ce selon ce que déclara l'accusé. Les antécédents judiciaires en agressions et vols n'ont pas en tout cas ,plaidé en sa faveur. Les juges ont considéré que sa responsabilité était totale dans cette affaire. Ils l'ont condamné à une peine de Neuf (09) ans de prison ferme.