Incroyable. C'est une affaire qui dépasse toutes les règles de la morale. Sinon comment expliquer ce que vient de faire cette jeune étudiante qui poursuit des études universitaires grâce à l'apport moral et matériel de ses parents. Comment expliquer qu'elle porte tant de haine contre son père à tel point qu'elle a planifier pour mettre son père, hors d'état de pouvoir l'encadrer et la surveiller. Cette jeune fille âgée de vingt ans et étudiante universitaire insistait pendant les week-ends auprès de ses parents pour la laisser sortir et veiller tard, à l'instar de ce que font certaines filles de son âge afin d'être au diapason de la modernité. Son père s'y opposait catégoriquement en l'empêchant de veiller dehors. De ce fait, les altercations avec elle devenaient quotidiennes. La fille révoltée arrivait à se calmer tout en vouant une haine à peine cachée contre son père et particulièrement contre son intransigeance au point de n'accepter aucune discussion. La jeune fille avait un cousin avec qui elle s'entendait à merveille. Dans des moments de ras le bol, elle se confiait à lui. Elle lui a fait part de sa situation et de la haine qu'elle éprouvait envers son père. Elle est allée jusqu'à lui souhaiter du malheur ou un accident qui le rendait incapable de bouger ! Elle a émis le vœu de trouver quelqu'un qui pourrait lui causer ce mal. Et le cousin de trouver la solution. Il y a un prénommé O quelqu'un parmi ses connaissances qui ne reculait devant rien pour obtenir de l'argent. La jeune fille décidée commence par connaître un chauffeur de taxi. Elle a pris son numéro pour l'appeler en cas de déplacement. Ayant eu le N° de téléphone de O par l'intermédiaire de son cousin, elle le contacta pour lui demander de "s'occuper de cette mission ô combien délicate en lui désignant son père comme étant l'un de ses voisins. Elle lui a demandé de lui briser la jambe afin qu'il ne puisse plus se déplacer. Elle lui a proposé en contrepartie la somme de 1000 Dinars. Elle s'est entendue avec lui de régler l'affaire le lendemain. Elle lui a donné le numéro du taxi qui viendrait le prendre de la banlieue. Sans perdre de temps, elle a appelé le taxi et lui a demandé de se rendre à la gare pour transporter la personne concernée O au centre ville de Tunis, et de l'attendre afin de la ramener par la suite. L'exécutant voulant certainement se protéger contre d'éventuels aléas s'est fait accompagner par un de ses amis en lui disant qu'il avait une affaire à régler en plein centre ville. Au jour et à l'heure prévue, la fille téléphone au chauffeur de taxi pour lui demander de se charger du transport de O en aller et retour sur Tunis. Elle s'est entendue avec lui de lui régler la course l'après midi. Elle lui a demandé de se pointer devant la gare. Il y avait O qui attendait accompagné de son ami. Ils ont emprunté le taxi qui les a conduits dans une des ruelles du centre de Tunis. Là il a avisé la fille par portable qu'il est au lieu du rendez vous. Sans plus tarder la fille au moment où son père a quitté l'appartement a envoyé un message à O en lui donnant le signalement de son père. Ce dernier ayant quitté l'immeuble, il s'est dirigé vers le parking. O l'a suivi et au moment où le père est entré au parking pour prendre sa voiture, O et lui asséna brusquement un coup de couteau au niveau de la cuisse et un deuxième au niveau de son avant bras. C'était sans compter sur la résistance du bonhomme qui a essayé de maîtriser son agresseur . Ce dernier est arrivé toutefois à s'enfuir. Il a couru derrière lui pour le rattraper en criant au voleur et ce sont certains passants qui se sont dévoués pour arrêter O. Son ami qui était avec le chauffeur de taxi en voyant la scène a demandé à ce dernier de déguerpir et de le déposer à la gare. Conduit au poste de police l'agresseur a raconté son histoire aux auxiliaires de la justice en donnant le numéro de téléphone de la fille. Le père en écoutant son agresseur parler allait perdre la boussole. Il n'en revenait pas. Sa propre fille !! La fille, le cousin et le chauffeur du taxi ainsi que celui qui a accompagné l'agresseur, ont tous été arrêtés et mis à la disposition des enquêteurs. Ils ont tous été traduits devant la chambre correctionnelle du tribunal de première instance de Tunis. Ils ont réitéré leurs déclarations données lors de l'enquête préliminaire. Le père a insisté à dire que sa fille a agi ainsi sous l'influence de son cousin qui vouait au père une haine certaine. Après les délibérations le tribunal a infligé une peine de trois ans de prison ferme à l'agresseur, un an de prison ferme pour la fille, son cousin ,le chauffeur de taxi ainsi que celui qui a accompagné l'agresseur. Les peines ont été prononcées avec exécution immédiate. Ce fut en pleurant que le père a quitté le tribunal. Il a tout fait pour obtenir la libération de sa fille,... en vain ! Mais le sentiment paternel restera, malgré tout, constant, indéfectible et intarissable. CBD