Toit solaire mais pas brûlant Quelque 1000 bâtiments solaires ou maisons individuelles équipées d'installations solaires photovoltaiques, pour produire l'électricité nécessaire à leur propre consommation, dites ‘'toits solaires'' seront réalisés en Tunisie, de mai 2010 à la fin de 2011, dans le cadre d'un projet national appelé ‘'PROSOL ELEC''. Une manifestation marquant le coup d'envoi officiel de ce projet a été organisée, hier, au siège de la Société Tunisienne d'électricité et de gaz (STEG). Présidée par M. Abdelâaziz Rassâa, secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'industrie et de la technologie, chargé des énergies renouvelables et des industries alimentaires, la rencontre conçue sous forme d'un point de presse, a regroupé les représentants de la presse nationale au complet et les directeurs des entreprises et établissements concernés dont le PDG de la STEG, M. Othman Ben Arfa, et Mme Noura Larousi, directrice générale de l'Agence nationale de maîtrise de l'énergie (ANME) qui a fait un exposé sur les aspects techniques de ce projet. Comme l'a expliqué le secrétaire d'Etat, le projet ‘'PROSOL ELEC'' s'inscrit dans le cadre des programmes nationaux tendant à promouvoir l'utilisation des énergies renouvelables en Tunisie. L'action gouvernementale dans ce domaine inspirée du programme présidentiel pour la période 2009 // 2014 prévoit de porter à 13% la part des énergies renouvelables dans la production de l'énergie électrique à l'orée de 2014, tandis que le nombre des bâtiments solaires à réaliser durant cette même période s'élève à 5000. Le secrétaire d'Etat a signalé, à ce propos, les nouveaux amendements apportés en février 2009 à la loi relative à la maîtrise de l'énergie de 2004 en vue de permettre aux particuliers dans les secteurs résidentiel, industriel et agricole, de produire de l'électricité à partir des énergies renouvelables (solaire, biomasse, éolien, et cogénération, entre autres) pour couvrir leurs besoins propres en énergie électrique et vendre l'excédent éventuel à la STEG. Il a évoqué aussi le lancement d'un Plan solaire tunisien couvrant la période 2010 // 2016 et comportant la réalisation de 40 grands projets utilisant les énergies renouvelables et dont le coût dépasse 3600 millions dinars (2000 millions d'euros). Avantages substantiels A l'image du projet des chauffe-eau solaires, le projet de promotion des maisons solaires « POROSOL ELEC » a suscité l'intérêt des citoyens. Quelque 75 demandes sont déjà parvenues à l'ANME, dont 55 ont été retenues et agréées. Elles concernent l'ensemble des villes et villages du pays, de Tunis à Zarsis, en passant par Bizerte, Sousse, Sfax et Mahdia. 20 installateurs ont été agréés pour procéder à la pose des installations sous la supervision de la STEG et de l'ANME, comme c'est le cas pour les chauffe-eau solaires. La qualité des équipements est garantie, a indiqué la directrice générale de l'ANME. Le marché de l'énergie solaire photovoltaique a connu une forte croissance partout dans le monde. L'industrie des panneaux solaires et des modules photovoltaiques en général a acquis la maturité technologique, parallèlement à la baisse des coûts. Aussi, la Tunisie qui aspire à devenir une plate forme régionale en matière d'utilisation des énergies renouvelables pour produire et exporter l'électricité, s'est hâtée d'exploiter ce créneau, encouragée par les conditions d'ensoleillement favorables dont elle dispose à longueur d'année. Des avantages et des incitations de toutes sortes ont été mis en place pour promouvoir les bâtiments solaires. Ces incitations ciblent les clients résidentiels de la STEG, souhaitant s'équiper en installations solaires photovoltaiques pour produire l'électricité nécessaire à la couverture de leurs besoins. Le bénéficiaire doit être le propriétaire du local et avoir un abonnement basse tension STEG en son nom et valide. Sa consommation annuelle en énergie électrique minimale doit être de 2000 kWh ou 4000 kWh, selon la puissance des installations (1 kW ou 2 kW). Il doit en outre disposer d'une surface suffisante pouvant supporter les installations. Les incitations consistent en une subvention du Fonds national de maîtrise de l'énergie représentant 30% du coût de l'investissement. Un toit solaire revient à près de 9000 dinars, contre 1000 dinars pour le chauffe-eau solaire. La STEG fournit en outre au bénéficiaire un ondulateur à titre gratuit pour transformer le courant continu en courant alternatif. Le bénéficiaire a droit aussi à une surprime de 10% du coût, accordée dans le cadre de la coopération italienne et enfin un crédit d'une durée de cinq ans remboursable sur la facture STEG, sans intérêts grâce à la bonification accordée dans le cadre de la coopération italienne.