Une exposition consacrée à l'orientalisme et l'Art islamique aura lieu du samedi 19 au mardi 22 juin à l'Hôtel Drouot à Paris, donnant à voir des tableaux, des livres, des textiles, des boiseries, des sculptures, etc. Des ventes se feront sur place ou par téléphone (puisque le catalogue est consultable sur www.gros-dellettrez.com). Parmi les peintures remarquables, figurent celles d'Eugène Emmanuel Amaury-Duval, d'Edwin Lord Weeks, de Jacques Majorelle et de Yahya Turki. En 1829, le roi de France Charles X diligente en Grèce une expédition militaire, dite expédition de Morée, qui est accompagnée d'artistes et de savants. Le jeune Amaury-Duval y participe comme dessinateur de la section archéologique. Les écrivains et les peintres soutiennent les Grecs dans leur guerre d'indépendance contre l'Empire Ottoman (Byron, Chateaubriand, Victor Hugo, Delacroix, Sheffer, etc.) A Paris, au salon de 1834, Amaury-Duval expose “Un jeune pâtre découvre un bas relief antique sur le bord d'un ruisseau où il allait se baigner” où l'on voit un bel adolescent contempler le vestige dans une pose rêveuse et interrogative. La signification symbolique du tableau est claire et forte : le peuple grec ayant arraché son indépendance, retrouve son identité au travers de la redécouverte de son glorieux passé artistique. En cette même année 1834, les Turcs évacuent l'Acropole et Athènes devient capitale de la Grèce. Edwin Long (1829 – 1891) : “Un lys oriental” Edwin Long est l'un des grands peintres de l'époque victorienne dont le succès public fut tel que le peintre en vint à ouvrir sa propre salle d'exposition sur Bond Street à Londres. Il puise ses sujets dans l'Antiquité qu'elle soit biblique ou égyptienne. Il réalise également des peintures à sujets orientalistes comme ce “lys oriental” où son brillant pinceau lui permet de détailler les étoffes précieuses, les fines broderies, les pièces d'or enchâssées dans la coiffure torsadée. La jeune fille du harem, solitaire dans son jardin d'arums bordés de cyprès, exprime la mélancolie. Jacques Majorelle (1886 – 1962) : « Vue de la palmeraie, Marrakech » Le sujet de ce tableau est particulièrement rare parmi les représentations que Majorelle a donné de la ville de Marrakech. “La palmeraie” fut créée par les souverains Almoravides, berbères d'origine saharienne, souverains du Maroc au XIème siècle qui avaient fait de Marrakech, la capitale du royaume. D'autres œuvres de Majorelle, telles que “Nu étendu sur une couverture rouge”, “Femmes noires récoltant des dattes” ou “l'Aouache à Anemiter”, figurent parmi les œuvres exposées où l'on pourra remarquer aussi des œuvres fantastiques telles que « Belle orientale alanguie » de Lord Weeks (1849-1903), élève de Bonnet et de Gérome à Paris et considéré comme le plus brillant peintre orientaliste américain. Ces grandes œuvres de Maître sont accompagnées par des dizaines d'autres considérées de moindre importance. Signalons parmi ces dernières, “Souk des étoffes à Tunis,” signé Yahia Turki, (1902-1969) que les Tunisiens peuvent ou plutôt, doivent acquérir puisque son prix est estimé à 3500/4000 euros et que Yahya figurerait sûrement parmi les peintres faisant partie du patrimoine plastique national une fois qu'on aura, enfin, décidé d'établir la liste des peintres qui devraient y figurer.