Elle s'est faite trop désirer mais elle a fini par réunir un beau monde la rencontre de presse de la nouvelle session du Festival International de Carthage qui s'est tenue hier en fin de matinée et pour la première fois dans son histoire, dans un cadre fort agréable, celui du Théâtre romain. Cet espace qui va vibrer durant une quarantaine de jours, au rythme de la musique et du chant qui occupent une place de choix dans la programmation, comme nous l'a expliqué, M. Boubaker Ben Fraj, directeur du festival, sans oublier toutefois, la danse, les arts du spectacle, le cinéma et la magie. Trente cinq spectacles en tout (dont quinze tunisiens), qui se succèderont sans se ressembler, du 8 juillet au 19 août 2010, touchant ainsi les premières soirées du mois de ramadan et réunissant des artistes des plus célèbres en Tunisie, dans le monde arabe, en Afrique et en Occident. Choix et orientations Tout en restant fidèle à ses traditions, le Festival International de Carthage qui a un demi siècle d'existence, s'est fixé depuis sa naissance, des choix et des orientations qui se sont renforcés au fil des sessions, a rappelé le directeur du festival. Parmi ses vocations : sa portée culturelle et divertissante ; sa valorisation du créateur tunisien et son ouverture sur les cultures du monde et les créations universelles. Les soirées d'ouverture et de clôture sont tunisiennes : le 8 juillet aura lieu la projection de la première du film de Abdellatif Ben Ammar « Les palmiers blessés » en célébration de l'année nationale du cinéma. Quant à la clôture, elle sera assurée par Zied Gharsa qui présentera un spectacle puisé dans le patrimoine « Ana Lemdellel ». Pour rester dans le même registre, rappelons que Fadhel Jaziri et Slim El Baccouche vont revisiter notre patrimoine liturgique soufi dans des spectacles qui allieront la musique, le chant et la mise en scène. D'autres soirées qui cibleront également le large public, celles qu'animeront Saber Rebai, Lotfi Bouchnak, Nabiha Karaouli, Chokri Bouzaienne, Mokdad Sehili, Ousséma Farhat, Najet Attia et Dorsaf El Hamdani, sans oublier le spectacle produit par Lassâad Zouari pour célébrer la mémoire de notre artiste Mohamed Jammoussi ou celui dédié à la jeunesse en célébration de l'année internationale de la Jeunesse. Musique sans frontières Côté arabe, on en a fini avec les soirées de Rotana ; chose qui doit ravir les mélomanes, à la recherche plutôt de la qualité et non des tubes « fast food » que la dite chaîne soutient et diffuse habituellement. Nous renouons ainsi avec des talents que nous ne sommes pas prêts d'oublier comme : Mejda Erroumi, Kadhem Essaher, Sabah Fakhri, Samira Saîd, Idir, Ragheb Alléma… La 46 ème session du Festival International de Carthage nous réserve par ailleurs, d'autres surprises quant au choix des vedettes internationales occidentales dont : l'Italien Eros Ramazzotti, la Française Hélène Ségara, l'Anglais Seal pour ne citer que ces noms. D'autres genres de musique venus d'ailleurs, que le public va découvrir ; c'est le cas de la musique savante avec le Duo Monajat Yultchieva et Shahram Nazeri (Ouzbékistan/Iran) ou celui de Gheorphe Zamphir, alias « Dieu de la flûte de pan » (Roumanie). Ou encore, du Turc, Hüsnü Øenlendirici. La danse n'est pas occultée de la programmation puisqu'elle va drainer les nombreux fans tunisiens du tango argentin avec Julio Bocca, et de la salsa cubaine avec Raul Paz ainsi que les admirateurs de la danse classique du ballet russe, Rovesnik . La diversité que prône le festival de Carthage se manifestera également à travers la programmation de spectacles de magie et de cirque et de trois soirées aux couleurs africaines animées par des célébrités au nom de Mory Kanté, (Guinée) Johnny Clegg, (Afrique du Sud), et Ismaêl Lô, (Sénégal). Il faut dire, qu'à l'origine de ce programme, des hommes ont travaillé pour mener à terme un projet digne d'un festival international comme celui de Carthage.