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L'essence profonde de la culture soufie
Shahram Nazeri et Munojat Yulchieva à Carthage
Publié dans Le Temps le 12 - 08 - 2010

Avant-hier soir, à Carthage, la soirée a été consacrée aux chants soufis. Il s'agit du chanteur kurde-iranien Shahram Nazeri et de la chanteuse Munojat Yulchieva d'Ouzbékistan. Cette soirée de la chanson spirituelle coïncidait avec la veille de Ramadan, ce mois sacré où l'esprit des musulmans est orienté vers les préceptes de la religion et où l'intérêt est porté sur les prières et les invocations divines.
L'ambiance vécue ce soir-là avec les chants sacrés rime avec certaines pratiques spirituelles organisées chez nous durant le mois saint du ramadan. Aussi a-t-on remarqué la grande attention accordée par les assistants aux différentes chansons interprétées ce soir-là par les deux chanteurs et qui associent des thèmes portant sur l'amant et l'aimé, la joie et la tristesse éprouvées par l'homme, l'ivresse spirituelle, l'extinction de l'homme dans la divinité, l'oubli de soi, la vie éternelle, l'émotion mystique, l'aspiration au bonheur suprême…
Ce fut Munojat Yulchieva qui monta la première sur scène avec sa troupe composée de cinq instrumentistes : trois joueurs de sitar (instrument indien), un joueur de flûte et un percussionniste. Elle a chanté une dizaine de chansons anciennes qui remontent au 15è siècle et qui traitent de la séparation entre deux amoureux, des tourments de l'amour, de la vénération de l'Etre suprême et de l'élévation de l'âme ainsi que du jugement dernier. Les paroles des chansons paraissaient traduites en français sur le grand écran accroché au fond de la scène, ce qui permit aux auditeurs de comprendre de quoi il s'agissait et de vivre les circonstances de la chanson interprétée. Les chansons ont été puisées dans la poésie mystique écrite par des poètes classiques, comme Alisher Navoï (1441-1501), Fuzûlû (1495-1556), ou choisies dans des textes anonymes très anciens. L'aspect spirituel des paroles et la façon dont elles sont interprétées a imposé une audition attentive et un respect absolu de la part du public qui avait applaudi la chanteuse à la fin de chaque chanson.
Tout de suite après apparut sur scène Shahram Nazeri avec sa troupe formée de cinq musiciens dont un joueur de luth, deux joueurs de banjo et un percussionniste. Tous les membres de la troupe étaient assis à même le sol, signe de simplicité et de sobriété, deux qualités relatives aux soufis. Le chanteur a convié ses auditeurs à un florilège de chansons spirituelles traditionnelles extraites dans la poésie du grand poète perse Jalal Eddin Erroumi (1207-1273) dont les œuvres poétiques sont très appréciées par les Iraniens et les Turcs jusqu'à nos jours. Le chanteur a interprété des chansons traitant de la nostalgie, de l'amour parfait, de la séparation et surtout de la fusion totale de l'homme avec le Tout-Puissant. Quoique les textes soient anciens, la musique paraissait imprégnée de touches modernes que Shahram Nazeri a réussi à introduire dans la chanson soufie classique. Ce nouveau souffle de modernité qu'il avait insufflé à la chanson traditionnelle a contribué à la beauté des morceaux interprétés et à une audition attentive et passionnée de la part du public. Des traductions en arabe qui défilaient sur le grand écran permirent au public de mieux comprendre le sens des paroles. C'était une soirée faite de poésie et de musique. On ne pourrait qu'apprécier la très belle prestation de ces deux chanteurs soufis venus d'horizons différents qui nous ont entraînés dans un voyage lointain, plein de magie et de mystères.


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