« Le couple impossible », dit-on. Obama ne cache pas son dédain à l'endroit de Natanyahu. Et celui-ci n'en rate pas une pour afficher son aversion envers le président américain. Mais il ne fallait pas trop y compter. Le conflit personnel entre les deux dirigeants était destiné à se diluer dans les impératifs d'une amitié qui prend l'Amérique en otage. Et, d'ailleurs, au sein même du bureau ovale, les deux hommes « ont échangé des lettres personnelles, des bouquets de fleurs », mais pas un fichtre mot sur les colonies !... Comme d'habitude, depuis son quartier général illusoire, Abbès veut faire entendre la voix de la Palestine sur l'opportunité de réinstaurer des négociations directes. Il le criera à l'envi. Personne ne l'écoutera. Car, les enjeux sont autres: Natanyahu ne saurait gérer une crise durable ; pour sa part, Obama se prépare pour les élections de mi-mandat, de novembre prochain: pas question, dès lors, de frustrer le lobby juif ! Natanyahu a été plus loin que Sharon: il prétend, aujourd'hui, décider de l'avenir d'Israël. Tout bonnement. Tout simplement. A ses yeux, l'annihilation de toute résistance de la part de la population palestinienne et la ghettoïsation des territoires constituent la condition essentielle « pour garantir l'avenir d'Israël ». Est-on, d'ailleurs, sûr que le Likoud croira en une solution pacifique s'il “liquide” le Hamas ? Est-on, d'ailleurs, sûr qu'après l'avoir fabriqué de toutes pièces, et qu'après en avoir fait le lit, Tel-Aviv se passerait volontiers d'un prétexte commode pour toujours crier au « terrorisme »… Quelque part, les Palestiniens et les Arabes, l'auront voulu. Ce qui paraît de plus en plus évident c'est que jamais les Sionistes ne libèreront l'humanité de ce cycle infernal… A moins que la révolte ne vienne du cœur même de Tel-Aviv et que la société civile israélienne ne décide de s'affranchir, de se soulever contre une idéologie outrancièrement nationaliste, une orthodoxie extrémiste et devant lesquelles Moïse, lui-même, avait fini par baisser les bras.