Les habitants de la ville de Tunis devront supporter, encore, pour une bonne période, la nuisance des moustiques. Une lutte sans merci est menée par les services municipaux contre ces insectes envahissants, qui opèrent, particulièrement durant la saison estivale, mais l'issue n'est ni certaine, ni pour demain, non plus, ont déclaré les responsables municipaux chargés de l'hygiène et de la protection de l'environnement de la municipalité de Tunis, lors d'un point de presse tenu, samedi 10 juillet, à ce sujet. Exemple vivant du calvaire que les moustiques font subir, chaque été, aux habitants, une journaliste présente qui habite la Capitale, a dit avoir passé, toute la nuit précédente, éveillée, à cause des piqûres des moustiques, ajoutant que pratiquement chaque été, elle doit consulter le médecin pour des infections causées par ces insectes. Tant qu'il y aura des gîtes intradomicilaires Mais, si les citoyens de Tunis ne sont pas prêts à se débarrasser de sitôt des moustiques, la cause en est, non pas les gîtes naturels de reproduction de ces insectes, comme les sebkhats et les plans d'eau stagnante, mais ‘'les gîtes intra - domicilaires'', c'est-à-dire les gîtes urbains se trouvant dans les habitations et les maisons particulières, comme les caves. Ainsi, les citoyens assument une grande responsabilité dans la prolifération des moustiques, lorsqu'ils n'aident pas à détruire ces gîtes intradomicilaires et à prévenir leur développement. Un simple seau rempli d'eau peut devenir un gîte larvaire de moustiques. Hormis les caves, les services municipaux ne peuvent pas agir sur tous ces gîtes intradomicilaires. Pour ces raisons, le Dr Belhassen Langar, directeur de l'hygiène et de la protection de l'environnement à la municipalité de Tunis, a souligné que la lutte contre les moustiques en milieu naturel est plus aisée que celle menée en ville et en milieu urbain. Les nombreuses caves existant dans la plupart des immeubles du Centre Ville (avenue Habib Bourguiba et les artères avoisinantes) sont des foyers actifs et de véritables usines de reproduction de moustiques, à cause du mauvais entretien de ces caves et de l'état d'abandon dans lesquels elles sont laissées, pour de nombreuses raisons. Or, une cave nécessite une vingtaine d'interventions par an pour être nettoyée et débarrassée des gîtes, et encore à 90% seulement. Par contre, Sebkhat Essoujoumi, près du quartier de Mellassine, qui est un milieu naturel de reproduction s'étendant sur trois mille hectares, n'a subi, cette année, que quatre interventions seulement, jugées suffisantes. Plus de 300 caves existent dans le seul Centre Ville de Tunis. A cet égard, M. Langar a mis l'accent sur l'intérêt porté par la municipalité et les responsables municipaux au problème des caves, indiquant que la question est à l'étude en vue de rechercher des solutions efficaces. Le problème des moustiques est principalement un problème de nuisance dans la ville de Tunis et les autres villes tunisiennes, car la maladie infectieuse du paludisme qui est transmise par les moustiques a été éradiquée en Tunisie depuis 1980. Mais, les piqûres des moustiques comportent des risques sanitaires pour l'homme, lorsque la femelle qui pique pour sucer le sang de son hôte humain, porte sur elle des germes nocifs avec lesquels elle pollue le sang de son hôte.15% des victimes risquent des infections par ce moyen, car des moustiques vivent dans les eaux usées infectées de germes. Les moustiques contre lesquelles luttent les services municipaux des différentes villes sont de l'espèce des moustiques de ville, et il en existe une espèce rurale et une autre qu'on appelle en Tunisie ‘'wachwacha''. La lutte contre ces dernières espèces vivant en dehors des villes est menée dans le cadre d'un plan national associant plusieurs intervenants dont les départements ministériels concernés. Le Dr Langar a signalé l'application croissante des moyens informatiques et électroniques pour la lutte contre les moustiques dans les pays développés, à l'instar des systèmes de localisation informatiques et électroniques des gîtes larvaires. Les moyens adoptés en Tunisie restent les moyens classiques de type manuel, mais le personnel employé est un personnel qualifié et constitué de techniciens supérieurs. M. Langar a insisté, également, sur l'importance majeure de la sensibilisation des citoyens au rôle central qui leur revient dans cette action.