Le Temps-Agences - L'ancien bras droit du président irakien Saddam Hussein, Tarek Aziz, accuse Barack Obama d'abandonner l'Irak en retirant les troupes américaines dans un entretien publié jeudi sur le site internet du Guardian. Tarek Aziz estime que le départ des troupes de combat américaines va conduire l'Irak à sa perte. The Guardian dit l'avoir rencontré dans sa cellule de Bagdad, où il purge une peine de 15 années de prison pour son «implication» dans le meurtre de dizaines de commerçants en 1992 et une autre de sept ans pour la déportation forcée de Kurdes dans le nord de l'Irak. Il s'agit de la première interview à la presse de l'ancien vice-Premier ministre irakien depuis qu'il s'est rendu aux forces américaines en avril 2003. L'ancien chef de la diplomatie de Saddam Hussein a appelé les Etats-Unis à prolonger leur présence en Irak, affirmant que Barack Obama laissait le pays "aux loups". "Quand (Obama) a été élu président, j'ai trouvé cela encourageant, parce que je pensais qu'il allait corriger certaines des erreurs de (George) Bush", dit Aziz dans cet entretien publié sur le site internet du quotidien. "Mais Obama est un hypocrite. Il abandonne l'Irak à son sort", ajoute-t-il. "Nous sommes tous victimes des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne. Ils ont tué notre pays de plusieurs façons. Quand on fait une erreur il faut corriger cette erreur, pas abandonner l'Irak à sa mort." Barack Obama s'est engagé cette semaine à s'en tenir au calendrier de retrait qui prévoit l'arrêt des opérations de combat en Irak d'ici la fin du mois, malgré la vacance du pouvoir à Bagdad et un regain récent de violences. L'Irak n'a toujours pas de gouvernement, presque cinq mois jour pour jour après les législatives du 7 mars dernier qui n'ont pas désigné de majorité claire. Pour Aziz, figure la plus connue du régime de Saddam Hussein après l'ancien "raïs", le pays est dans un plus mauvais état qu'avant la guerre. "Pendant 30 ans, Saddam a construit l'Irak et maintenant, il est détruit (...) Des gens sont tués par dizaines chaque jour, si ce n'est par centaines", affirme-t-il.