Le président américain Barack Obama aura honoré ses engagements de campagne et respecté le calendrier préétabli du retrait des troupes de combats américains en Irak. Sans attendre la date butoir du 31 août 2010 la dernière brigade a quitté jeudi le pays signant la fin d'une présence militaire américaine orageuse, entachée durant sept ans, d'irrégularités, de provocations, d'humiliations et de violences. Pour beaucoup d'Irakiens, c'est l'affranchissement du joug de l'occupation et la libération de la tutelle des GI's et de leurs méthodes brutales. Mais, les Américains se sont-ils réellement désengagés du pays de l'Euphrate ? Pas vraiment, d'après les déclarations des officiels à Washington, qui affirment que l'engagement américain est solide et à « long terme », Et puis, l'Amérique sera encore présente avec 50.000 soldats dont la mission se borne à former, entraîner, conseiller les troupes irakiennes et les préparer à affronter seuls et sans assistance les groupes terroristes et à assurer, toujours seuls, la sécurité dans le pays. Peuvent-ils le faire ? Le chef de l'armée irakienne, le général Babakir Zebari n'y croit pas. D'après lui, l'armée irakienne ne sera pas en mesure d'assumer ses missions avant 2020. Ceci suscite la peur et l'appréhension chez une large frange de la population et de plusieurs observateurs. Le vide laissé par les troupes américaines est de nature à décupler les ardeurs des terroristes pour intensifier les attentats et semer la peur et le chaos. Surtout que la conjoncture s'y prête avec l'impasse politique et le sabordage du pouvoir civil.