L'un des moments forts du festival de la Médina, le concert musical tuniso- japonais qui aura lieu ce soir, vendredi 03 septembre à partir de 22H00, au Théâtre municipal, avec la participation du virtuose pianiste japonais, Yosuke Yamashita, considéré comme l'un des plus grands jazzmen du monde, connu pour son style unique qualifié souvent d' « explosif » et celle de nos compatriotes, Walid Gharbi, (violoniste) et Hatem Ammous, (percussionniste). Deux talentueux musiciens « qui ont accepté d'ajouter le parfum tunisien au jazz japonais », selon les dires de Mme Yuriko Kuzuyama, deuxième secrétaire, chargée du Protocole des Affaires Politiques et Culturelles à L'ambassade du Japon. Pour rendre hommage au piano Né à Tokyo en 1942, Yamashita connu pour son style atypique, ne cesse de surprendre les amoureux du jazz avec sa performance musicale et scénographique, en se produisant sur de nombreuses scènes internationales. Son registre principal reste la jazz mais il pratique également d'autres genres ; de la musique classique à l'orchestre philharmonique, en passant par les musiques traditionnelles, japonaise ou étrangère. Il a créé en 1988 « New York Trio », son propre groupe de musique avec Cecil Mc Bee, bassiste et Pheeroan Aklaff, batteur. En 1998, il réalise la musique du film de Shohei Imamura, intitulé « Kanzo sensei (Dr Akagi) » et grâce à laquelle, il reçoit le prix cinématographique. En janvier 2000, il donne en première mondiale , son concerto original « Encounter for improviser », en collaboration avec l'orchestre philharmonique de Tokyo. L'année suivante, il compose la musique du film de Kihachi Okamoto, « La vengeance est un si grand business ». En mai 2003, le Gouvernement japonais le décore d'une médaille avec le ruban pourpre en hommage à ses contributions dans les domaines artistique et académique. En octobre 2004, il participe à la célébration du 150 ème anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques, Japon-USA… un long parcours jalonné de rencontres et de succès aussi bien à l'intérieur qu' à l'extérieur de son pays. Ce qui impressionne beaucoup de mélomanes dans la performance de Yamashita, notent les critiques, c'est qu'il utilise non seulement ses doigts comme tous les pianistes du monde entier mais également ses coudes . Un autre élément qui rend son style « explosif », c'est son approche plastique, voire scénographique. En 1973, il a joué d'un piano qui était en train de brûler sur la plage au bord de la mer du Japon. En 2008 encore, il y a reproduit la même scène ; il était alors habillé comme les pompiers afin de se protéger de la chaleur et de la fumée en jouant jusqu'au dernier moment et s'est arrêté juste avant qu'il ne soit atteint par la flamme. Quel était son objectif ? C'est justement son amour pour le piano qui l'a poussé à présenter cette expérience originale ; sa façon à lui de rendre hommage à un ancien piano, de lui souhaiter la paix après tout le service que ce piano avait rendu aux artistes et mélomanes, durant toute da vie… Comme on rend hommage à la vie et au travail d'un être humain, l'artiste a accompagné l'ancien piano jusqu'au moment où il n'émettait plus aucune note. Brassage culturel Yosuke Yamashita est connu également pour sa passion pour les instruments traditionnels japonais, comme les tambours. Lors du concert de ce soir, il va jouer avec des instruments traditionnels tunisiens au moyen desquels, il va trouver des affinités artistiques puisque c'est sa première rencontre avec des musiciens tunisiens, et arabes, en l'occurrence, Walid Gharbi et Hatem Ammous. Né à Tunis en 1968, Walid Gharbi est diplômé du conservatoire national de musique. Avec une formation de violoniste , il s'est produit au sein de la troupe nationale des arts populaires dans plusieurs pays, ( Italie, France, Espagne, Corée du Sud, Japon, Egypte, Sultanat d'Oman, Chine, Etats Unis, Jordanie, Palestine, Sénégal…), tant comme musicien principal que directeur musical. Premier prix, (Découvertes de Tunisie 21, El Djem 2001), il a présenté en 2003 en Italie, « Brassage des cultures arabes », spectacle en duo avec le Britannique James Adams .En 2008 il reçoit le prix du meilleur compositeur pour l'instrumentale décerné par l'ASCM , pour l'année 2007. En 2010, il participe à la foire internationale du tourisme de Bruxelles… Dans sa démarche, Walid Gharbi interpelle un brassage culturel millénaire , (berbère, andalous , turc , africain et arabe). Et sa musique qui va au delà des frontières musicales, se distingue par sa dimension universelle et son essence humanitaire.