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Outrage au littoral
Alerte à Djerba
Publié dans Le Temps le 14 - 09 - 2010

L'île de Djerba, faite de terres basses, d'une topographie quasiment plate à l'approche du rivage, encourt de sérieux risques et périls vraisemblablement vérifiables dans les années à venir sous l'effet de l'avènement spectaculaire à l'échelle planétaire du changement climatique, et de la hausse réelle des températures qui en découle et qui n'est que pour aboutir à l'élévation du niveau de la mer, synonyme d'accélération de l'érosion marine, et de salinisation voire de submersion des terres littorales.
Le discours alarmiste soutenu à juste titre par les spécialistes et les experts en la matière, préconisant la prudence et l'adoption d'une démarche anticipatoire et prévoyante, s'avère somme toute proportionné, réaliste et visionnaire. Il en dit long sur leur désarroi, il dévoile toute leur inquiétude, au vu de l'état des lieux en présence, aggravée par la prévalence d'un égoïsme de mauvais augure, écœurant et indignant, très en vogue malheureusement ces derniers temps.
Et le contrôle ?
A ce titre, le littoral insulaire est depuis quelque temps en proie à des exactions répréhensibles, exposé à des outrages incessants, continûment perpétrés, visibles au regard et aux impacts indéfiniment indélébiles: en effet, les extractions de sable sur les plages de l'île, bien qu'aujourd'hui heureusement interdites, sont encore d'actualité, échappant au contrôle ; en outre, dans un passé pas trop lointain, on s'est attaqué sans répit, en les arasant, à toutes ces belles dunes bordières, véritables réserves de sable, atout majeur ayant fait la beauté singulière de la côte nord-est et éléments d'équilibre et de stabilité des plages, pour leur substituer tous ces bâtiments hôteliers installés en bordure du rivage ; les trois zones humides réputées par leur fragilité justifiant d'ailleurs leur classement dans la liste Ramsar des zones humides d'importance internationale, n'ont pas été épargnées puisque des structures maçonnées bâties en dur ont été tolérées dans l'une, et on croit savoir même qu'un méga projet touristique est envisagé dans une autre. Aujourd'hui encore, on persévère dans la nuisance au littoral, sans crier gare, bravant toutes les mises en garde et les appels au bon sens : le dernier outrage en date réside dans des ouvrages colossaux entrepris par un promoteur hôtelier dans la zone d'Aghir, au sud-est de l'île, menacée déjà par un grave problème écologique dû à la sédimentation, consistant en l'aménagement de deux épis en vue de remédier au déficit sédimentaire et renflouer de sable la plage de son hôtel dont il vient d'entrer en possession. Sollicité par l'Association pour la Sauvegarde de l'Île de Djerba pour avis sur cette affaire, M. Mongi Bourgou, géographe, géomorphologue, professeur des Universités spécialiste de la géographie du littoral, expert dans de nombreux projets d'aménagement auprès de l'Agence de Protection et de l'Aménagement du Littoral, et auteur de nombreux articles scientifiques sur la dynamique des espaces littoraux et de livres dont un publié en 2005 consacré aux plages tunisiennes et un autre (sous presse) portant sur les littoraux dans le monde: enjeux et dynamiques., a déploré le recours de ce promoteur à une telle démarche palliative, du reste très coûteuse, car elle ne constitue pas la meilleure solution pour remédier au déficit sédimentaire. En effet, autant un épi dissipe l'énergie des vagues, freine la dérive littorale active et bloque le transit sédimentaire favorisant de la sorte l'élargissement de l'estran en amont, autant il accélère l'érosion dans la partie avale, déclenchant ainsi la dégradation de la plage, ce qui nécessitera avec le temps l'implantation d'autres épis pour sauver les secteurs affectés par l'érosion, d'où le gâchis esthétique dû à la défiguration du littoral. Dans ce cas d'espèce d'Aghir, la situation, selon le Professeur Bourgou, est encore plus grave dans la mesure où on a affaire à une dérive littorale monodirectionnelle du fait de la prééminence tant en fréquence qu'en force du courant de vent venant du Nord-Est, et qu'il est question d'une région souffrant déjà d'un déficit sédimentaire côtier très inquiétant. De ce fait, les autres parties du rivage seront en manque de sédiments et soumises à une activité érosive très accentuée, les autres hôtels installés de par et d'autre du lieu de l'outrage se trouveront donc lésés, lourdement pénalisés, et la plage publique fréquentée par les habitants de la région à jamais compromise ; de surcroît, la station de l'ONAS et le site archéologique de Méninx en paieront chèrement les frais et connaîtront à long terme un avenir alarmant. Un tel ouvrage, au lieu de remédier au mal majeur du déficit sédimentaire, aura le triste mérite de gêner les échanges sédimentaires entre les différentes parties du rivage et dérèglera le transit des sédiments venant de Sidi Garous à l'est de l'île, ce qui contribuera à la raréfaction, voire à la fuite des sédiments vers Ras Marmour, dans la presqu'île de Zarzis.
L'implantation de ces épis qui est déjà dans une phase avancée de sa réalisation bénéficie-t-elle de l'aval de l'administration de tutelle ? Ce promoteur a-t-il été autorisé à s'en prendre avec une telle voracité au littoral ? Si tel est le cas, au nom de quel droit et de quelle logique lui a-t-on concédé cette faveur, et comment l'administration de tutelle a-t-elle pu tolérer un tel gâchis environnemental qui se répercutera fâcheusement à court, à moyen et à long termes sur son environnement immédiat et lointain, cependant qu' une décision présidentielle émanant du Conseil régional du gouvernorat de Médenine tenu en séance extraordinaire vendredi 29 janvier 2010, éminemment présidée par le Chef de l'Etat , a recommandé la mise en place d'un système permettant de remédier aux problèmes dus à la sédimentation à Aghir, et de protéger le littoral contre l'érosion ?


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