On ne sait pas trop ce qui se passe dans les coulisses stadistes, car on sentait que leur équipe jouait, dimanche après midi à Bizerte, le frein à main tiré. Ce n'est pas notre rôle de fouiner dans des affaires internes d'un club, mais contentons nous de décortiquer un tantinet la prestation du club du Bardo. Techniquement, pas l'ombre d'un doute, l'équipe avance dans le bon sens. La réputation naissante du CAB, est indiscutable, et sortir avec quelque chose dans sa bandoulière de ce périlleux déplacement n'est pas une mince affaire. Elle aurait pu faire le plein, mais cela aurait été perçu comme un ‘hold up' parfait. La rencontre en soi, a été assez fermée, et dans les deux camps on a dû se contenter au partage, et de la marque et des points. Une première mi-temps, au cours de laquelle le club local avait tenté par tous les moyens d'imprimer un rythme soutenu aux débats, mais il n'est jamais parvenu à contourner le bloc stadiste, si l'on excepte cette occasion franche procurée à la 7ème minute et que l'excellent Rami Jeridi avait brillamment négocié. Le Stade Tunisien tenait bon, était attentif, et depuis, il avait mis le barbelé devant sa cage. A la reprise, le tempo avait monté d'un cran, et les changements opérés par le staff stadiste étaient judicieux. Mohamed Kabia, était à côté du sujet et, l'agression gratuite sur un cabiste, aurait pu valoir plus que son pesant jaune. La double incorporation de M'sakni et Ben Ouannès avait rapporté beaucoup de bien à l'équipe et surtout soulagé la ligne arrière qui avait, jusque là, tout supporté ou presque. L'équipe stadiste s'est exprimée mieux et avait même, après le penalty justement accordé au club local, et détourné par un Jeridi en état de grâce, réussi à prendre le dessus sur son homologue. Tej, du calme ! Grosso modo, le Stade Tunisien avait réussi une assez bonne opération en prenant un point à Bizerte. C'est le deuxième match, malgré tous les ‘va et viens' que, la défense parait infranchissable, et cela n'est pas une qualité insignifiante. Jeridi était tellement concentré qu'il est à créditer d'une prestation exemplaire. La meilleure note lui revient sans conteste. La charnière centrale formée par le duo Hosni – Zakkar a été honnête. A droite, Jebnoun, était assez convaincant devant, mais derrière, il lui reste à soigner son placement et, surtout apprendre à gagner des duels. A gauche, c'était la déception, puisque Ayari a été une autoroute sans péage. Il a trop commis de fautes, et les deux cartons levés à son nez étaient indiscutables. La ligne intermédiaire a tenu la route, même si un garçon comme Tej, qui a tout le potentiel pour réussir un bon parcours, doit se conformer plus aux règles de l'arbitrage. Il discute pour n'importe quoi, n'importe quelle décision. Le carton dont il a écopé était stupide. Brahima Ba a évolué un ton au dessous de ses réelles qualités, et on ne sait pas pourquoi. Son compère Obain n'a pas encore atteint sa vitesse de croisière. Maâtoug, doit encore travailler aux fins de se défaire de certains gestes de trop. Il a perdu des balles dans des zones à haut risque, et cela en d'autres circonstances pourrait se payer cash. Mosrati, est lui, une énigme. Son talent est évident, mais il n'arrive pas encore à carburer à plein régime. Pour le moment l'excuse est valable : il manque de rythme parce qu'il n'a pas beaucoup joué les deux dernières années. L'attaque, elle, reste le maillon encore faible de l'équipe, puisqu'elle ne pèse pas lourd. Pour le moment Kabia n'est pas la solution. En attendant peut être Selliti, la paire Ben Ouannès – M'sakni, parait concéder plus de garanties, à condition que le premier retrouve sa forme et le second soigne sa concentration. A Bizerte, il avait deux buts au bout des crampons, mais il a péché au moment du finish.