Que Houellebecq soit islamophobe ou antisémite, libre à lui. Cela importe peu puisque de tels sentiments relèvent de l'air du temps. L'Homo Sapiens Européen a peur des étrangers même ceux issus de ce même continent. Il n'y a qu'à rappeler les remous causés par la présence des Roms en France. Que l'humanité soit frappée par une vague givrante de connerie généralisée n'est pas une première mais qu'il déclare que « la religion la plus con, c'est quand même l'Islam », cela ne peut que le conforter dans sa grave myopie volontaire ou imposée. Et puis, de telles déclarations n'en déplaise à ses fans – ne soulèvent pas de polémiques mais ne peuvent que provoquer des querelles. Ce sont des insultes pures et simples. Et c'est de tradition chrétienne que d'occulter une religion qui compte des milliards d'adeptes de par le monde. Il n'y eut que JJ Rousseau pour défendre le Prophète de l'Islam aux yeux de ses contemporains. Depuis le commun des mortels en Europe connaît De Gaulle, Hitler, Bush, Pélé, Maradona mais est loin d'avoir la moindre idée juste et un tantinet profond concernant ce Messager dont la religion qu'il a transmise aux humains s'est placée dans la lignée des précédentes religions célestes. Que Houellebecq déclare que l'Islam est « la plus con des religions » en se basant sur les événements politiques désastreux des trente dernières années sans connaître ses fondements réels, reviendrait à faire dire à un ressortissant des pays islamiques que « Le christianisme est la religion universelle des pédophiles » en se basant sur les scandales magiquement occultés et rangés au fond des tiroirs qui ont éclaté ces dernières années tant aux Etats-Unis d'Amérique qu'en Europe. Insulter une famille, une population ou une communauté ne peut relever en aucun cas de la bravoure intellectuelle. Cela vole au bas des pâquerettes. Dans « plate-forme » les seuls arabo-musulmans que Houellebecq présente sont une jeune femme bonne à tout faire qui se prostitue auprès d'un retraité français et que son frère – génétiquement gigolo exploite. Tous les musulmans de France doivent-ils être considérés comme marchands nauséabonds de sexe ? Les femmes qui se sont « données » aux soldats allemands étaient-elles arabo-musulmanes, elles aussi ? Aucune chrétienne, aucune jeune parmi elles. Comment cela est-il possible quand on sait que les raisons de la prostitution sont tout d'abord économiques avant d'être morales et politiques. Les poètes et les intellectuels français ont défendu – à leur risque et péril – ces femmes que l'on tondait pour calmer le verdict d'une population trahie par ses propres enfants. C'était l'âge d'or de la littérature française. Aujourd'hui Houellebecq et ceux qui lui ressemblent appellent à l'éradication de toute espèce d'étranger pour éveiller le mépris et la peur basiques qui – comme dans la peste du grand Camus – se cachent pour réapparaître plus tard sans avertir et sans raison valable. Qui figure parmi les grands souteneurs de Houellebecq ? L'incommensurable Bernard – Henri Lévy, premier philosophe crée par les nouveaux médias qui n'hésitent pas à vouloir nous présenter un «très grand écrivain qui veut juste avoir la paix… Quelqu'un de beaucoup moins mélancolique qu'on ne le croit avec qui, moi, en tout cas, je ris beaucoup. Je m'inscris en faux contre son image de misanthrope. Il aime manger, il aime boire, il aime les femmes», écrit-il sur Houellebecq. Quelles sacrées preuves de matérialité. On apprend déjà par là, que B.H.V rit, ce qui est un miracle en soi mais surtout que Houellebecq ne peut en aucun cas haïr ni mépriser les autres. Si vous lui posez les questions suivantes, par exemple, il vous répondra avec désinvolture et amabilité. - Monsieur Houellebecq, pourquoi détestez-vous les arabes ? - Ce n'est pas vrai puisque j'aime manger ? vous répondra-t-il - M. Houellebecq pourquoi trouvez-vous que l'Islam est la religion la plus con au monde ? - Absolument pas… puisque j'aime boire - M. Houellebecq, pourquoi les mères et les femmes n'ont jamais le beau rôle dans vos romans. Serait-ce parce que votre mère a déclaré à 83 ans « Mon fils, qu'il aille se faire foutre par qui il veut, avec qui il veut, je n'en ai rien à cirer » ? - Vous êtes loin de la vérité puisque j'aime les femmes… D'aucuns reprochent à Houellebecq de ne pas avoir de style. Ils se trompent sur toute la ligne. Tout d'abord, il n'est pas obligé d'en avoir un et puis il a le Goncourt, c'est, pour lui, beaucoup plus rassurant.