Le Caire- Le Temps- Dans le cadre de ses rencontres périodiques avec les médias, le bureau régional de l'UNICEF au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MENA) a choisi cette année de traiter de l'image de l'enfance, en général, dans les feuilletons arabes ou ce qu'on appelle communément la « drama » arabe. Il faut dire que cette image est souvent traitée d'une manière « drama-tique » soit par le recours aux clichés séculaires soit – et c'est plus grave – en omettant les vrais problèmes de cette enfance sous représentée dans les œuvres audiovisuelles arabes. C'est pour mieux débattre de ce thème que l'UNICEF a invité au forum des scénaristes, des réalisateurs mais aussi des producteurs et des responsables de chaînes de télévision. Au menu des débats, l'utilité des programmes destinés aux enfants, l'image de ces derniers dans la production des feuilletons arabes, l'interaction entre les plus jeunes et les émissions télé, le rôle de la censure « dirigée » pour protéger les enfants ou encore l'effet direct et indirect de la télévision moderne sur les jeunes téléspectateurs. Pour appuyer ce thème, quelques exemples de productions arabes (dont le feuilleton tunisien « Sayd errime ») furent cités en témoin. L'accent a été mis sur la présence des personnages d'enfants dans des feuilletons dont certains véhiculent des images de violences subies par ces derniers ou des maltraitances pour les besoins de la fiction. Les participants ont signalé le manque d'œuvres audacieuses qui traitent des vrais problèmes de l'enfance dans certains pays arabes comme le mariage des mineurs, l'exploitation des plus jeunes, la mendicité, la pauvreté, la rue etc. Il faut dire aussi que ce genre de sujets n'intéresse pas forcément les diffuseurs tellement les droits de l'enfant restent un sujet tabou dans certaines sociétés arabes. Mais le plus délicat dans cette affaire c'est que l'enfant subit de plein fouet les variations sociales de chaque pays. Les hommes de médias arabes n'ont cessé de souligner que les différences sociales entre les pays arabes font que les enfants de chaque pays aient leurs soucis propres. Ainsi, il y a des pays où les mariages des mineurs est socialement permis, d'autres où le travail des plus jeunes est une nécessité, certains admettent la maltraitance comme un moyen efficace d'éducation etc. A l'heure où les pays développés parlent de l'enfant roi qui dicte ses humeurs aux parents, les problèmes sont différents. L'avenir de l'enfant arabe passe par une image valorisante et responsable dans les media arabes. Les productions de fiction ont la responsabilité de réviser leurs copies avant de diffuser des heures de programmes absorbés par les enfants. Un proverbe arabe ne dit-il pas que « Le savoir durant l'enfance est comme une sculpture sur du roc»!? Compte-rendu