Le bulletin du mois de novembre confectionné par l'Ambassade de Tunisie en France (et dans lequel l'ambassadeur, son Excellence Raouf Najar, retrouve ses sensations d'ex-journaliste à la plume à la fois fière et sobre), vient de paraître avec cette belle manchette : « 23ème anniversaire du Changement : promesses tenues ». Dans un bref bulletin – en guise d'édito – l'ambassadeur dégage la quintessence du Changement sous le titre qui lui sied le mieux : « Métamorphose ». Le Changement est exigence, persévérance et ambition sans cesse renouvelée », écrit-il… « Avec Ben Ali. Avec celui qui a toujours tenu ses promesses… et a su la guider », conclut-il. Pour le reste, cette lettre d'information est comme d'habitude parfaitement structurée. Depuis l'économie sur fond de partenariat entre la Tunisie et Paris tout en soulignant les satisfecits qu'engrange la Tunisie et ses classements importants, tant au niveau de la compétitivité internationale, que du développement humain sans oublier le Doing Business. Sur le plan culturel, la ville des Lumières a gagné en incandescence avec Nja Mahdaoui tandis que notre concitoyen Elyès Jouini, vice-président de l'Université Paris-Dauphine a été nommé par le Président Sarkozy, Chevalier dans l'Ordre national de la Légion d'honneur. Lors d'une émouvante cérémonie, Elyès Jouini a rendu hommage au Président Ben Ali qui l'avait fait Commandeur de l'Ordre du Mérite éducatif, il y a de cela 15 ans. Mais il n'y a pas que la fête. La mort est elle aussi bien de ce monde. Amar Ben Belgacem, né à Paris et de parents tunisiens nous a quittés à l'âge de 31 ans presque son pinceau à la main. Celui-là même qui croquait les toiles dans un empressement pour ainsi dire existentialiste. A la rubrique « Itinéraires », un beau papier sur Hakim Karoui, essayiste et qui vient de publier un livre chez Flammarion sous le titre : « Réinventer l'Occident », un appel à un monde multipolaire, à une desoccidentalisation du monde, sans oublier d'assumer le brassage qu'il porte dans ses gènes : mère française ; père tunisien et les déchirements indicibles qu'une telle diversité impose aux âmes qui refusent la fatalité des déterminismes ethniques et culturels. A ceux qui ne connaissent pas – ou connaissent très peu la Tunisie - la rubrique « Cartes postales » suggère deux (re) découvertes : Gabès et son oasis marine ; et Tunis et ses mosaïques. N'omettons pas de relever un coin suggestif dans cette lettre : le partenariat audiovisuel entre la Tunisie et la France grâce à TV5 Monde. Aux JCC 2010 on a bien senti la réémergence d'une certaine culture méditerranéenne à travers les émissions de cette chaîne. En quatre pages, une lettre d'informations assez complète, sonnant toujours cet appel du cœur, l'appel de la patrie… L'envers et l'endroit en somme.