Le Temps-Agences- Le Liban était gagné mercredi par l'inquiétude après des informations non confirmées sur une accusation du Hezbollah par le tribunal de l'ONU enquêtant sur l'assassinat de Rafic Hariri, au moment où des leaders régionaux tentent de contenir une situation potentiellement explosive. Lundi, les médias libanais se sont emballés après que la télévision publique canadienne CBC a affirmé que des enquêteurs de l'ONU et un officier libanais avaient découvert, en examinant des appels téléphoniques, des preuves impliquant le Hezbollah et un haut responsable de sécurité dans l'assassinat en février 2005 de l'ex-Premier ministre Rafic Hariri. Daniel Bellemare, le procureur du Tribunal spécial pour le Liban (TSL), créé par l'ONU en 2007 pour enquêter sur l'attentat, a critiqué mardi le documentaire canadien, estimant qu'il pouvait "mettre la vie de certaines personnes en danger". Il a précisé que le documentaire intervenait "à un moment où le bureau du procureur fait tout son possible pour soumettre un acte d'accusation (...) dans un proche avenir". Le TSL n'a fixé aucune date pour la publication de l'acte d'accusation, mais selon plusieurs responsables politiques, il sera probablement publié d'ici la fin de l'année. Le Hezbollah, qui accuse le TSL d'être "à la solde d'Israël", a déjà fait savoir qu'il n'accepterait pas d'être mis en cause, un avertissement qui fait craindre des violences entre les partisans du parti chiite et ceux du Premier ministre sunnite Saad Hariri, fils de Rafic, qui est en faveur du TSL. Mercredi, Hezbollah a accusé Israël d'avoir infiltré son réseau de téléphonie mobile afin de pouvoir envoyer, depuis des téléphones portables de ses membres, de fausses informations, sous-entendu pour lui faire endosser le crime. Le roi Abdallah d'Arabie saoudite, ainsi que les présidents syrien et iranien, Bachar al-Assad et Mahmoud Ahmadinejad, , se sont déplacés au Liban ces derniers mois dans le but d'apaiser les tensions. En visite mercredi, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a appelé les camps rivaux à trouver une solution à la crise, affirmant dans une interview qu'Ankara ferait son possible pour empêcher un conflit. De son côté, Hariri a tenté de rassurer les Libanais en affirmant qu'il "n'y aura pas de dissension" et en appelant au dialogue.