• Et quel avenir pour les cybercafés ? • Le nombre d'abonnés ADSL en Tunisie est de l'ordre de 5 sur 100 habitants ; seuls 20% des ménages tunisiens sont équipés d'ordinateurs : les cybercafés jouent sur le temps ! - Durant la dernière décennie, les accros à Internet étaient de plus en plus nombreux en Tunisie et les « cybers cafés » (appelés aussi publinets) avaient poussé comme des champignons. Adultes, jeunes et moins jeunes, garçons et jeunes filles, étudiants et étudiantes se rendaient volontiers dans le cybercafé le plus proche du domicile et, à défaut, dans celui du quartier voisin. N'ayant pas d'ordinateur personnel ou familial, toutes ces catégories de gens devenaient des clients fidèles à ces cybers, qui pour faire des recherches ou imprimer des documents via Internet, qui pour chater en se rendant régulièrement sur les sites de rencontres, à la recherche de l'âme sœur. D'autres accros parmi les jeunes enfants sont attirés par ces publinets pour disputer en groupes un jeu de vidéo, écouter ou télécharger de nouvelles chansons de leurs stars préférées. Cependant, on remarque que ces cybercafés ou publinets, sont de moins en mois visités par les internautes et que l'engouement des gens vers ces lieux commence à s'estomper. D'ailleurs, cette remarque est confirmée par beaucoup de gérants de ces centres informatiques. La propagation de l'ADSL dans les foyers tunisiens, l'accès à Internet de plus en plus répandu dans nos institutions scolaires et universitaires, la prolifération des laptops et des wifis devenus accessibles à tous grâce aux promotions accordées par les fournisseurs des services Internet, tout cela serait-il à l'origine de la baisse dans l'activité de ces publinets ou cybercafés en Tunisie ? Une mode Dans plusieurs pays d'Europe et d'Asie des milliers de cybercafés ont disparu pour manque de visiteurs ! De nos jours, la mode est aux cybercafés : depuis une dizaine d'années, c'était la ruée vers ce créneau parce que c'était un phénomène nouveau. Aujourd'hui, avec la vulgarisation de l'ordinateur et la propagation du réseau Internet aussi bien dans les foyers que dans les écoles, le phénomène des cybercafés semble condamné à disparaître un jour ou l'autre. Si dix ans avant, les promoteurs avaient raison d'investir dans un cybercafé, il n'en demeure pas moins vrai qu'ils doivent aujourd'hui peser le pour et le contre avant de se lancer dans ce projet. D'ailleurs, on peut jouir actuellement d'une connexion gratuite dans une salle d'attente d'un médecin, d'une gare, à l'aéroport, dans la cour d'une école, dans sa chambre d'hôtel…La technologie a même permis aux internautes de surfer à partir de leurs téléphones portables ! Etat des lieux Cependant, certains propriétaires de publinets pensent qu'il est encore tôt de parler de la disparition définitive de ces lieux publics d'Internet. « Plusieurs clients viennent ici, nous a confié un gérant de cybers, pour trouver leur liberté surtout pour chater, même s'ils ont Internet chez eux, c'est qu'ils veulent se connecter loin de la famille, surtout les jeunes filles qui préfèrent contacter leurs amis pour être à l'abri des soupçons de leurs parents. ». Un autre gérant s'est montré encore plus optimiste quant à l'avenir des cybercafés en Tunisie et s'est adressé à nous en connaisseur : « Quand on sait que le nombre d'abonnés ADSL en Tunisie est de l'ordre de 5 sur 100 habitants et que seulement 20 % des ménages tunisiens sont équipés d'ordinateurs (d'après les dernières statistiques), il y a de quoi se rassurer sur le sort des cybers au moins dans les dix prochaines années. Le jour où tout le monde disposera d'Internet au foyer et partout ailleurs, à ce moment-là, on n'aura pas besoin de cybers ! Pour le moment, je pense que les cybercafés auront encore de beaux jours devant eux ! » En effet, il est peut-être encore tôt de parler d'une disparition imminente de ces cybercafés, car ils viennent de bénéficier depuis le mois d'octobre dernier d'un doublement de débit gratuit, à part la réduction de 50% des frais de connexion à Internet qui est entrée en vigueur depuis juin 2010, suite aux décisions présidentielles en faveur de ces centres publics d'Internet.