• 15 kilos en moyenne par an et par personne ; 40 grammes par jour, soit 8 morceaux…Et pourtant, on pourrait se contenter des sucres et des glucides contenus dans les denrées alimentaires. - Le Tunisien consomme, actuellement, en moyenne 15 kilogrammes de sucre blanc ou sucre ajouté par an, ce qui correspond à 40 grammes par jour (l'équivalent de 8 morceaux de sucre de table par jour). Médicalement parlant, la quantité est tellement élevée et devient néfaste pour la santé que les spécialistes de l'Institut National de Nutrition ont lancé un véritable cri d'alarme à ce propos, à travers les médias, lors d'un point de presse tenu, hier, au siège de l'établissement à Tunis. M. Sassi Ounalli, Directeur de l'Institut, Mmes Faïqua Ben Mami, professeur de médecine, spécialiste en nutrition, Jalila El Aani, professeur de médecine, spécialiste en nutrition et M. Tahar Gharbi, technicien supérieur en nutrition connu, qui ont animé la rencontre, ont été unanimes à conseiller la modération et la rationalisation de la consommation du sucre blanc. Sans prôner explicitement l'arrêt de la consommation du sucre blanc, ils ont affirmé que l'homme peut se passer totalement du sucre blanc, et des sucres libres en général ( sucre ajouté et sucres des sodas et des jus de fruits ), sans le moindre dommage sanitaire, en se contentant des sucres et glucides contenus dans les denrées alimentaires naturelles, comme le pain, les pâtes, les légumes, les fruits, les féculents. Accoutumance au goût sucré Or, selon ces mêmes spécialistes, la consommation excessive de sucre blanc est nocive pour la santé de l'homme. Le sucre est dangereux pour le système cardio-vasculaire, cause directement les caries dentaires, l'obésité, et le diabète. D'après l'Organisation mondiale de la santé, le sucre fait partie, avec le gras et le manque d'activité physique, des trois principales causes de l'obésité, devenue une épidémie et le fléau du siècle, en Tunisie et partout dans le monde. D'ailleurs, l'Institut national de nutrition a décidé d'organiser des points de presse périodiques sur les habitudes alimentaires des Tunisiens et leurs retombées sur la santé, en choisissant un thème particulier pour chaque rencontre. Le prochain point de presse sera consacré à l'obésité en Tunisie, à la lumière d'une étude sur le terrain effectuée en 2009, sur un échantillon de 7000 personnes et qui a confirmé les conclusions de l'étude de 2005, concernant l'évolution tout aussi alarmante du phénomène de l'obésité et de la surcharge pondérale en Tunisie, chez toutes les franges d'âge, y compris chez les bébés de deux ans. La consommation du sucre blanc en Tunisie est d'autant plus préoccupante pour la santé qu'elle progresse régulièrement. En quinze ans, la consommation du sucre en Tunisie a augmenté de 2,5 kg par personne et par an ( soit 500 morceaux de sucre).Or, les apports recommandés en glucides sont de 200 à 250 grammes par jour , dont moins de 10% sous forme de sucres simples ou ajoutés, donc pas plus de 20 à 25 grammes de sucre par jour, tandis que les Tunisiens sont arrivés à plus de 40 grammes de sucre ajouté par jour. Selon M. Sassi Ounelli, directeur de l'Institut national de nutrition, la moyenne tunisienne est plus élevée que les moyennes enregistrées dans les pays européens. Or, l'homme a pris l'habitude d'utiliser le sucre blanc ou sucre ajouté pour sucrer et donner un goût sucré et ‘'agréable'' à son alimentation. Mais, Mme Faïqua Ben Mami a parlé d'une accoutumance au goût sucré, semblable à tous les phénomènes d'accoutumance, c'est-à-dire que la consommation du sucre génère son propre accroissement. Les édulcorants, ou substituts du sucre blanc, dans les produits dits ‘'light'' (léger), comme les sodas light, créent aussi une dépendance plus importante, car, le consommateur croit être à l'abri des effets du sucre et se laisse aller, en consommant sans mesure les produits light, alors que les édulcorants ont d'autres effets néfastes sur la santé, notamment sur le système cardio-vasculaire. La solution idéale est la modération et le sens de la mesure, en tout, ni abstinence, ni excès. Outre l'information et la sensibilisation à travers la presse et les médias, l'Institut National de Nutrition a mis en œuvre un programme comportant l'édition et la distribution, à grande échelle, de guides de nutrition dans divers domaines. Le premier lot édité comprend un guide sur le diabète, un guide sur l'obésité, un troisième sur l'alimentation équilibrée des enfants et des adolescents et enfin un quatrième guide destiné à l'alimentation équilibrée de la femme pendant la grossesse et l'allaitement.