* Normalisation de l'activité syndicale estudiantine - La scène universitaire en Tunisie commence à récolter les fruits de la révolution du 14 janvier, enregistrant, en même temps, l'annonce d'une augmentation du nombre des étudiants boursiers et le retour à la normale en ce qui concerne l'activité syndicale estudiantine menée par l'UGET (Union générale des étudiants de Tunisie). Dans le cadre des nombreux projets de réforme inspirés de l'esprit démocratique et progressiste de la révolution du 14 janvier, que le secteur de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique devrait bientôt connaître, Mr Ahmed Brahim, ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique dans le gouvernement intérimaire provisoire, a fait état d'un projet portant sur l'augmentation du nombre des étudiants boursiers. 112 mille boursiers sur 350 mille étudiants Cette augmentation sera obtenue grâce à la révision à la hausse du montant du revenu annuel familial donnant droit à l'octroi d'une bourse universitaire. Actuellement, ce montant s'élève à 3200 dinars environ, soit pratiquement le montant du revenu d'un père de famille smigard (payé au SMIG), au moment où, de l'avis de tous, la flambée continuelle des prix dans tous les domaines, conjuguée à l'accroissement et à la diversification des besoins, avait considérablement affecté et déprécié les revenus annuels de toutes les catégories de salariés et de fonctionnaires, durant la période précédente. Pour traduire cette situation, les analystes parlent de la disparition de la classe moyenne, de sorte que la société tunisienne avait été réduite en une minorité de favorisés et une majorité écrasante de défavorisés. A cause de l'application du critère signalé, le nombre des étudiants boursiers avait atteint quelques 112 mille étudiants en 2009/2010, sur une population estudiantine estimée, au total, à plus de 350 mille étudiants. Le coût très élevé de la scolarité des enfants à tous les niveaux de l'enseignement était une des plus lourdes charges financières supportées par les parents. D'autant que les jeunes diplômés restaient à la charge de leurs parents, le temps de trouver un emploi et ce temps durait souvent des années. Avec la décision relative à l'institution d'une indemnité mensuelle de chômage au profit des jeunes diplômés de l'enseignement supérieur, en attendant leur embauche, l'augmentation du nombre des étudiants boursiers contribuera sûrement à alléger le lourd fardeau financier que les parents supportaient au service de l'éducation et de la prise en charge de leurs enfants. Priorité absolue à l'action syndicale Sur un autre plan, le secrétaire général de l'Union générale des étudiants de Tunisie (UGET), Mr Ezzeddine Zâatour , nous a fait part des nouvelles perspectives ouvertes devant cette Organisation syndicale estudiantine pour accomplir sa mission au sein des établissements d'enseignement supérieur et de recherche scientifique, dans la liberté totale et sans aucune restriction. A cet égard, après avoir mis l'accent sur la vocation progressiste et moderniste de l'UGET, son secrétaire général nous a indiqué que conformément à son règlement intérieur, l'UGET sera, comme toujours, une organisation ouverte à tous les étudiants sans exception et indépendante par rapport à tous les courants politiques. Désormais, nous a-t-il dit, le climat de démocratie totale, générée par la révolution du 14 janvier, permet à tous ceux qui veulent faire de la politique, de le pratiquer, en toute liberté, au sein de partis politiques légaux, de quelques obédiences qu'ils soient. Aussi, la priorité absolue sera accordée à l'action syndicale en vue d'améliorer la situation des étudiants, favoriser leur épanouissement intellectuel, et introduire les réformes nécessaires au système de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, conformément à l'esprit de la révolution du 14 janvier. Dans cette perspective, la décision portant sur le rétablissement total de l'élection des doyens des facultés et des membres des diverses commissions représentatives au sein des établissements d'enseignement supérieur et de recherche scientifique a été saluée par tous les acteurs de la scène universitaire. Signalons, par ailleurs, qu'il existe aussi une autre organisation syndicale estudiantine d'obédience franchement islamiste, l'Union générale tunisienne des étudiants (UGTE) qui a repris ses activités.