Des Français déterminés à partir au soleil, curieux de voir la Révolution de leurs propres yeux, contents d'aider à la relance de l'activité économique, quelques touristes qui ont osé partir en vacances en Tunisie malgré l'instabilité et les appels à la prudence. Ils sont quelques-uns, déterminés à partir au soleil, curieux de voir la Révolution de leurs propres yeux, contents d'aider à la relance de l'activité économique, quelques touristes qui ont osé partir en vacances en Tunisie malgré l'instabilité et les appels à la prudence. Françoise Huet a pris son billet exprès. Deux jours seule à Tunis pour être une fois dans sa vie au coeur d'une révolution, "pas pour faire du tourisme mais pour vivre l'histoire". "Tous les jours, mon coeur battait pendant la contestation contre Ben Ali. A un moment, j'ai décidé d'y aller. C'est admirable ce que ce peuple a fait, je viens leur dire que je les ai trouvés courageux", dit cette orthophoniste française de 49 ans. Nicole et Richard Champagne, Canadiens de 77 et 63 ans, eux préparent leur voyage depuis l'automne, 10 jours à Djerba (sud) puis Sousse (est), plage et excursions dans le désert. Alors pas question de repousser: "On ne s'est jamais dit qu'il ne fallait pas y aller", affirme le mari. Leur famille, leurs amis, leur gouvernement, leur agence de voyage ont tout fait pour les décourager. Jusqu'à la dernière minute, ils se sont renseignés mais rien de quoi effaroucher ce couple de retraités alors que l'instabilité règne encore, un mois après la fuite du président Zine El Abidine Ben Ali. "Il y a de petits foyers de violence mais ce n'est pas général", assure Nicole. Pour rassurer leurs proches, ils vont tenir un carnet de bord sur internet. Ali Ramzi n'ira "bien sûr pas" dans les manifestations, dit-il. Mais cet entrepreneur franco-irakien de 53 ans voulait voir Carthage avec le piment de "respirer cette ambiance, cette fierté de voir un peuple se libérer tout seul". Il reconnaît avoir "un petit sentiment de voyeurisme" alors que des milliers de Tunisiens continuent de crier quotidiennement leur détresse en manifestant ou en émigrant clandestinement vers l'Europe. "Mais ce peuple a besoin du tourisme", dit-il.