Le transport rural est l'un des moyens de transport les plus utilisés. Que ce soit pour les voyageurs ou pour les marchandises, pas moins de 8.750 voitures de transport rural empruntent quotidiennement les zones rurales en Tunisie. Du côté de la station de Nabeul, ils étaient nombreux à la station du transport rural de nous parler de leurs doléances et à soulever des questions relatives à la restructuration de l'activité qui se heurte à plusieurs difficultés. La profession se heurte à plusieurs problèmes. Mohamed Rouiss, un jeune transporteur a évoqué la hausse du coût des hydrocarbures et son impact sur le revenu des transporteurs, outre l'absence d'un système unique de couverture sociale qui garantisse à tout le tissu professionnel une couverture sanitaire et une retraite raisonnable. Ce type de transport est handicapé par l'état défectueux des infrastructures routières qui isolent de nombreux villages ou les rendent inaccessibles pendant la saison des pluies. C'est le cas du côté d'El Haouaria, Boushem et Machrouha. Le transport devient de plus en plus difficile. “Moi en tant que louagiste je ne peux plus les transporter ni travailler aisément, car les routes deviennent un vrai danger pour la circulation”, ajoute un jeune chauffeur avant de continuer que “les routes qui mènent à El Haouaria sont étroites et jonchées de saletés et d'ordures. Ce manque de mobilité, spécialement en milieu rural, limite fortement le transport entre les villages et les centres urbains. Et là nous demandons la libération de nos déplacements car nous ne pouvons pas travailler toujours sur la même ligne. Ce n'est pas rentable surtout que le nombre des propriétaires des louages dépasse les 35. “ Un autre vieux routier propriétaire d'un mini bus collectif s'en plaint beaucoup. “ Nous n'avons pas assez de liberté pour nous déplacer. On se contente de quelques bourgs alors que d'autres détiennent le même type de bus et travaillent sur un territoire immense couvrant plusieurs gouvernorats. Ils gagnent plus et se déplacent moins, ce qui veut dire que leurs charges sont inférieures aux nôtres “, nous affirma-t-il Les propriétaires des louages de transport rural ont mis l'accent sur la flambée des tarifs d'assurances qui freine leur activité et limite leur rendement. “. Nous sommes obligés de payer entre 2 et 4 mille dinars par an pour l'assurance. C'est très lourd pour nous surtout que le secteur est saturé “ affirme Mohamed Naffati qui ajoute “ Ce qui nous intéresse, c'est plutôt de trouver une possibilité avec l'Etat de diminuer nos charges, d'alléger les taux bancaires, de revoir le droit de timbre et de diminuer les charges bancaires. L'accès aux véhicules neufs avec des facilités bancaires est devenu difficile. Ce qui se répercute sur les réparations quotidiennes vu l'état actuel des routes dans les zones rurales. La conséquence c'est qu'on a plus de mal à rembourser les crédits. Nous sommes tenus de payer les banques. Il faut ajouter à ce montant le prix de l'essence, les taxes et le salaire des chauffeurs qui nous secondent. C'est devenu insupportable pour nos bourses”. S'agissant des visites techniques, les transporteurs ont appelé à la révision des procédures administratives “ On nous oblige à une visite technique chaque trois mois. C'est beaucoup pour nous. Il faudrait penser à alléger cette mesure et passer à un an. Un autre handicap bloque cette activité c'est le nombre croissant des intrus qui utilisent leur voiture personnelle pour transporter les personnes. Ces clandestins rendent notre travail difficile. Ils cassent les prix. Ils ne payent pas les taxes et n'ont pas de crédit à rembourser “ affirme Abdelaziz Boujlida qui appelle à la réhabilitation du secteur avec la contribution de toutes les parties et notamment le ministère du transport qui a un rôle à jouer dans la restructuration de cette activité