Le Temps-Agences - Les autorités bahreïnies ont annoncé hier avoir détruit le monument qui se trouve sur la place de la Perle à Manama, épicentre de la contestation violemment réprimée par les forces gouvernementales. Une large foule exigeant des réformes à Bahreïn s'est rassemblée près de Manama en dépit d'une interdiction de manifester, et les funérailles d'une victime de la répression ont rassemblé des centaines de personnes. Ces démonstrations sont intervenues au lendemain d'un appel de l'opposition dominée par les chiites à poursuivre la contestation de la dynastie sunnite des Al-Khalifa, au pouvoir depuis plus de 200 ans dans ce petit pays, allié des Etats-Unis. Les milieux financiers internationaux se sont inquiétés hier de l'instabilité à Bahreïn, qui avait l'ambition de devenir une place d'affaires régionale, et l'agence de notation Standard and Poor's a abaissé de deux crans sa note souveraine, dorénavant fixée à “BBB”. Dans le village chiite de Diraz, aux portes de la capitale bahreïnie, des milliers de manifestants chiites scandant des slogans anti-gouvernementaux se sont mobilisés après la prière du vendredi. “En paix! en paix!”, criaient les manifestants, “nous sommes prêts à sacrifier notre sang et notre âme pour Bahreïn”. En Irak, des milliers de personnes ont manifesté hier dans plusieurs villes pour soutenir l'opposition et demander le départ des forces du CCG envoyées à Bahreïn.