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Syrie Des «hommes armés» tirent encore
Publié dans Le Temps le 27 - 03 - 2011

Le Temps-Agences - Des manifestants ont incendié hier une station de police et un siège du parti Baath au pouvoir dans le sud de la Syrie, alors que des "hommes armés" ont tiré à partir des toits sur des passants dans le Nord, au 11e jour d'une contestation sans précédent contre le régime.
Ces violences interviennent en dépit des gestes d'apaisement des autorités qui ont libéré 260 détenus politiques, qui dans leur majorité avaient purgé les trois quarts de leur peine, selon des organisations des droits de l'Homme.
Alors que la contestation lancée le 15 Mars contre le régime de Bachar al-Assad a fait des dizaines de morts selon des militants syriens des droits de l'Homme et l'organisation Amnesty International, un appel à une "révolte populaire" hier dans toutes les provinces a été posté sur Facebook.
A Tafas, un village à 18 km au oord de Deraa, des manifestants ont incendié un siège du parti Baath, au pouvoir depuis 1963, et une station de police, a affirmé un haut responsable syrien qui n'a pas voulu être identifié.
Selon un militant des droits de l'Homme présent sur place, plusieurs milliers d'habitants ont participé à l'enterrement de trois manifestants tués la veille par les forces de sécurité, lorsque certains protestataires ont incendié les deux bâtiments.
A Lattaquié (350 km au nord-ouest de Damas), "des groupes armés ont pris position sur les toits d'immeubles et ont tiré sur les passants", a ajouté le responsable sans autre précision.
A Deraa, épicentre de la contestation à 120 km au sud de Damas, près de 300 jeunes, torse nu, sont montés sur les restes d'une statue à l'effigie de l'ancien président Hafez al-Assad, père de l'actuel président, déboulonnée la veille, en scandant des slogans hostiles au régime, selon des témoins.
La journée de vendredi avait été marquée par des violences dans plusieurs villes du pays. Selon un responsable syrien, elles ont fait 15 morts, alors que des militants des droits de l'Homme ont affirmé qu'au moins 25 manifestants avaient été tués.
Le responsable syrien a précisé que 10 contestataires avaient été tués à Sanamein (sud), alors qu'à Homs (160 km au Nord de Damas), Lattaquié et à Maadamié (10 km de Damas), des manifestants ont tué le gardien d'un club militaire, deux civils et deux pompiers.
Ces violences avaient eu lieu malgré l'annonce de gestes jeudi par le pouvoir. Les autorités avaient promis des libérations de détenus, des mesures anti-corruption et dit envisager l'annulation de l'état d'urgence instauré en 1963.
Dans le cadre de ces promesses, "260 détenus, en grande majorité des islamistes mais également 14 Kurdes, ont été libérés", a déclaré Abdel Karim Rihaoui, président de la Ligue syrienne de défense des droits de l'Homme basée à Damas, appelant à libérer "les autres détenus politiques encore détenus".

La fronde s'étend; Damas serre la vis
Malgré un dispositif policier serré et des annonces d'ouverture politique, la «Journée de la dignité» a encore été marquée par de très nombreuses manifestations à travers la Syrie. À Damas, au moins trois cents personnes ont marché, après la prière, vers le souk Hamidiey, en criant «Dieu, la liberté, la Syrie, et c'est tout», le slogan de ralliement de cette contestation sans précédent contre le pouvoir de Bachar el-Assad. «Des agents de la sécurité étaient postés à chaque coin de rue, raconte un manifestant joint par téléphone. Même dans le quartier chrétien de la Vieille Ville, on savait très bien que les vendeurs à la sauvette étaient des agents des renseignements qui repéraient les manifestants», ajoute notre interlocuteur. Au moins trois d'entre eux auraient été arrêtés par la police.
À Deraa, les forces de sécurité ont également tiré sur des protestataires rassemblés dans le centre-ville, où plus de cent manifestants ont été tués mercredi, selon les associations de défense des droits de l'homme. Vendredi, des portraits d'Hafez el-Assad, le père de l'actuel président syrien, ont été brûlés et des slogans hostiles scandés contre Maher, le frère de Bachar, chef de la garde présidentielle…
Un scénario à l'irakienne
Jeudi, pourtant, le régime avait annoncé qu'il envisageait une levée de l'état d'urgence, en vigueur depuis 1963, et entendait octroyer davantage de libertés politiques. Mais les manifestants ne se contentent plus de promesses. «Nous voulons une levée immédiate de l'état d'urgence, assure notre interlocuteur damascène. Pourquoi devrait-on attendre qu'un comité en discute ? Nous connaissons la politique syrienne : un comité, cela veut dire qu'il faudra encore attendre des années.» Et le militant d'ajouter : «Nous sommes fatigués de voir la corruption au sommet de l'Etat. On aime bien encore le président Bachar. Mais les gens ne supportent plus ceux qui l'entourent et qui s'en mettent plein les poches.»
Déstabilisé comme jamais, le régime syrien n'entend pas céder rapidement. «Il ne veut pas donner l'impression qu'il lâche en position de faiblesse, car il a peur que cela entraîne d'autres demandes», analyse un expert. Le pouvoir mise également sur les divergences entre manifestants. «Les jeunes de Facebook et ceux de Deraa sont les plus radicaux. Ils veulent un changement de régime, ils ne veulent plus accorder une autre chance à Bachar el-Assad», nous affirme, depuis Damas, Hindt Kabawat, une militante des droits de l'homme.
«Mais moi, comme beaucoup d'autres, ajoute-t-elle, je ne veux pas du chaos. On veut changer le système, mais pas renverser le régime. En Syrie, n'oubliez pas que si on commence à parler de révolution, cela va dégénérer en luttes sectaires. Beaucoup redoutent un scénario à l'irakienne. Les minorités chrétiennes et alaouites ont peur. Nous devons être prudents. La Syrie n'est pas la Tunisie, où 99 % de la population sont des sunnites. Nous avons besoin d'unité nationale. Le président a encore la possibilité d'agir. Mais il doit le faire rapidement. Dans quelques semaines, ce sera trop tard.»
Les plus modérés des opposants auraient adressé des appels au dialogue aux autorités. Mais, sous l'effet d'une répression accrue, les manifestants les plus ultras sont peut-être en passe de prendre le dessus. Vendredi, la rumeur circulait que Bachar el-Assad pourrait se déplacer jusqu'à Deraa. «Qu'il aille là-bas pour présenter des excuses aux familles des victimes», lance notre interlocuteur à Damas.


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