Retenez bien ce chiffre « 619 », c'est l'identifiant sous le code-barres de tous les produits fabriqués en Tunisie. Une initiative citoyenne circule sur la toile pour inciter les consommateurs à acheter tunisien pour relancer l'économie nationale. Moi, je veux bien mais pourquoi c'est toujours au seul consommateur de soutenir cette relance économique. Pourquoi les capitaux ne mettent jamais la main à la pâte ? Pourquoi l'économie ne se relance que lorsque les capitaux maintiennent leurs confortables marges ? La preuve, après la révolution déclenchée pour la dignité et pour plus de justice sociale, les capitaux ont à peine souffert quelques semaines et une fois la sécurité revenue, ils ont vite compensé leur manque à gagner en doublant les prix. L'inflation est telle que beaucoup de familles se contentent du strict nécessaire, du minimum vital. Les syndicats croyaient (???) bien faire en obligeant le « technocrate » Ghannouchi de céder aux chantages des grèves post révolutionnaires et ces augmentations sont la première justification des augmentations illogiques des prix comme si le pouvoir d'achat du Tunisien le permet. C'est ce qu'on appelle le statu quo en matière de revendications de base. De quel meilleur partage de richesses parlons-nous alors que les riches en profitent pour s'enrichir encore plus mais sur le dos des modestes citoyens ? De quelle société libérée sommes-nous en train d'établir alors que le vide laissé par l'ancienne mafia attise la convoitise de nouveau caïds qui se disputent les marchés parallèles du centre-ville ? De quel assainissement économique rêvons-nous lorsque les conseillers en communication du gouvernement essaient de nous anesthésier avec la nostalgie du bourguibisme comme s'ils nous « vendaient » une soirée « memories » pour qu'on se remette à consommer dans la joie et le bonheur ? Dans cette phase de transition, la propagande stérile ne sert à rien. Seule l'action prime…