Il faudra lire les livres. Ceux qui auront été primés, et les autres aussi. Et c'est ce qu'il y a de plus important… Découvrir un nouveau cru, respirer cette douce fragrance de liberté retrouvée, que ces romans, qu'ils soient d'expression française, ou écrits en arabe littéraire, ne manqueront pas de drainer dans leurs sillages, et rêver, au diapason des personnages et des histoires, à la possibilité d'autres mondes, et au bonheur, toujours intact, de pouvoir se saisir d'un roman, comme on ouvre une porte sur l'inconnu, pour savourer, l'espace d'un instant, volé à l'éternité, la truculence d'un mot, et ce qui se cache derrière ce mot, à tire-d'aile, d'une page l'autre, d'un ouvrage l'autre… Bien sûr, tous les romans ne se valent pas ; bien entendu que le plaisir est incertain, jamais assuré ; il va de soi qu'une histoire peut vous emballer quand une autre vous laissera de marbre, mais il est un fait qu'un livre, quel qu'il soit, est toujours d'un apport précieux, d'une manière, ou d'une autre. Pour ce qu'il vous révèle du monde, de vous-même, et que vous ne soupçonniez pas. De l'humanité des êtres en somme, quelle que soit la latitude à laquelle ils appartiennent, de leurs différences, ainsi que d'une vérité toute simple : on aime, on exulte, on souffre, on rêve, on espère, et on s'émeut pareil, devant la beauté d'une rose, ou le sourire d'un enfant. Et c'est ce que les romans nous apprennent, sur des modes divers, à travers les fragments d'une multitude de vies, de destins, qui se croisent et se décroisent, se télescopent, et nous renvoient nos quatre vérités au miroir. Parfois l'image est brouillée, d'autres fois, elle est plus nette… E la nave va. La cérémonie de remise des Prix Littéraires « Comar d'Or » qui se tiendra ce soir, dans un hôtel de la capitale, sera l'occasion de découvrir la nouvelle floraison. Heureux les récipiendaires, et heureux les lecteurs, qui pourront, ainsi, ouvrir une autre fenêtre sur le monde, en attendant la prochaine fois…