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«Les instances présidées par Yadh Ben Achour et Kamel Jendoubi n'ont plus de légitimité dès lors qu'elles sont sortie s du rôle consensuel qu'elles devaient assurer» Ennahdha fête ses 30 ans d'existence et Rached Ghannouchi annonce la «nouvelle» couleur
Que fait le Cheikh pour rallier autant de monde à une conférence de presse ? Rached Ghannouchi le leader historique du mouvement Ennahdha ne laisse pas indifférent en effet. En vieux briscard il sait attirer les masses populaires même s'il se fait plutôt rare et discret. Et en baroudeur inflexible il s'attaque aux deux instances de Ben Achour et de Jendoubi que son parti boycotte, et également aux anciens symboles de la dictature. C'était hier, du côté des Berges du Lac, à l'occasion du trentième anniversaire d'Ennahdha, une rencontre de presse qui a tiré plutôt vers la fête populaire. Ghannouchi arrive en foule et se donne au plaisir d'une séance photo marquant sa deuxième conférence de presse depuis la Révolution. La presse nationale et internationale conviée à l'occasion se presse pour percer le secret d'un rassemblement qui se veut au final annonciateur des prises de décision du parti. Le leader commence par battre en brèche certaines idées reçues ayant la vie dure quant à la popularité d'Ennahdha montrant qu'aucun parti ne peut prétendre mener à bien la transition démocratique en solo. Il faut cependant ramer pour arriver à bord car les anciens Rcédistes sont toujours là pour fomenter des complots contre la Révolution. Mais ils ne sont pas les seuls car selon lui « Le peuple a fait sortir par la grande porte la dictature qui veut entrer par la fenêtre. Aujourd'hui, il y a lieu de montrer du doigt les instances de Ben Achour et de Jendoubi qui s'expriment au nom du peuple alors que celui-ci ne leur a pas élu. Les deux instances ont été créées par consensus. Mais maintenant elles veulent garder à elles seules les prises de décision. » avance Cheikh Rached qui explique qu'Ennahdha ne veut en aucun cas exercer une hégémonie sur la vie politique et qu'il ne dérogera jamais à la règle de bonne conduite, une charte morale qu'il a respectée depuis trente ans. 6 juin 1981… Le 6 juin 2011. Le même jour de l'an 1981 le parti qui faisait ses premiers pas dans le paysage politique alors en jachère, a été plusieurs fois barricadé pour que les 30 000 Nahdhaoui en voient de toutes les couleurs « Depuis le mouvement de tendance islamique de 1981, devenu Ennahdha entre-temps, notre parti politique en a bavé des anciens systèmes dictatoriaux de Bourguiba et de Ben Ali qui ont commencé par être des dictateurs pour finir en mafiosi. » dit-il. En cours de route Ennahdha s'est fait entaché des bavures laissées par de possibles attaques terroristes. Chose qui a mis à mal le parti qui s'est enlisé dans l'image du radicalisme religieux. Le leader ne s'en trouve pourtant pas bouleversé. Il ne se laisse pas moins optimiste en passant à l'essentiel : montrer les changements qui s'opèrent dans les rangs d'Ennahdha qui s'ouvre sur les autres partis et surtout sur la jeunesse propulsé au devant de la scène. Ennahdha, trente ans après. Ici pas de barbus photogéniques arborant des djellabas immaculées. Les Nahdhaoui, en bons musulmans font les choses dans la discrétion faisant fi de l'exhibitionnisme. Et puis aussi pour faire un peu dans l'ambiance des fêtes populaires d'antan on sépare hommes et femmes. Pas de place pour la mixité…. L'Islam veut aussi que les choses soient faites dans les règles de l'art. Et les Nahdhaoui veulent nous en montrer l'art et la manière. Les organisateurs arborent des gilets de couleur orange pour se distinguer des autres militants du parti. Des rangs ont été réservés aux journalistes nationaux et internationaux. D'autres pour les partis politiques. Cela annonce en quelque sorte la couleur. On remarque la présence dans la salle des représentants de divers partis de gauche et de droite. On en cite Mohamed Bouabdelli du parti Libéral maghrébin, Abdelwahab El Hani du parti El Majd, Adel Hentati du parti de la Dignité et de l'action, Khaled Krichi du Mouvement des peuples unionistes progressistes, Skander Réquiq de l'Alliance nationale pour la paix et la prospérité, etc. Et puis coup de théâtre. Le dénouement de l'histoire est réservé pour la fin : Abdelfattah Mourou qui a eu pas mal de frictions avec Ennahdha choisissant de s'en éloigner fait son apparition lors de la conférence de presse et les retrouvailles se font des plus chaleureuses. « Nous sommes pour un gouvernement de consensus qui fait parler tous les partis politiques. Le peuple tunisien a besoin de pluralité car il mérite de vivre dans une ambiance démocratique. » En humble ‘'démocrate'' Ghannouchi n'oublie pas de rendre hommage à des figures de proue de son parti dont Sadok Chourou, ayant passé la plus longue période dans les prisons de la honte. Sans oublier Abdellatif Makki, Cheikh Abdelwahab Kéfi, Aly Arraiedh, etc. Mona BEN GAMRA ridha [email protected] daassi [email protected] bouda [email protected] HatemC [email protected] sihem [email protected]