Le Temps-Agences- La vie politique française est de nouveau agitée par les soubresauts de l'affaire Dominique Strauss-Kahn, dont la remise en liberté perturbe la donne, pour la présidentielle de 2012, à gauche, où chacun s'interroge sur ses conséquences possibles. Six semaines après "le coup de tonnerre" de l'arrestation de l'ex-star des sondages, c'est une nouvelle onde de choc qui ébranle les socialistes. Le processus de la primaire vient de commencer avec l'ouverture, le 28 juin, du dépôt des candidatures, qui s'achèvera le 13 juillet. Les principaux concurrents sont en lice: François Hollande, Ségolène Royal, Manuel Valls, Arnaud Montebourg et Martine Aubry qui, liée à un pacte avec DSK (l'un n'irait pas contre l'autre), s'est décidée mardi. Et une nouvelle fois, le calendrier judiciaire de l'ex-directeur général du FMI vient télescoper celui de la primaire. Chacun est donc suspendu à ce que fera DSK s'il est totalement blanchi dans les jours à venir. Sa prochaine comparution devant le tribunal de New York est prévue le 18 juillet, soit après la clôture des candidatures. Que faire alors ? François Hollande, en tête dans les sondages, s'est dit ouvert à un report de la date de clôture jusqu'à "la fin juillet, voire fin août". Il était le seul à avoir évoqué cette éventualité, rejetée tout net par Arnaud Montebourg. "Les socialistes ont le devoir de réussir les primaires citoyennes, dont les modalités et le calendrier n'ont, en l'état, aucune raison de changer", a-t-il assuré. A sa manière, Ségolène Royal s'est montrée peu encline à un report. "Je rappelle quand même qu'il a été écarté du Fonds monétaire international, donc est-ce qu'il va retrouver sa dignité et sa place au sein du Fonds monétaire international ?", a-t-elle demandé sur Europe 1, alors qu'un retour de Dominique Strauss-Kahn au FMI, après la nomination de Christine Lagarde, paraît exclu. "Il ne faut pas se précipiter et ne pas confondre le temps judiciaire américain et le temps politique", a estimé M. Valls. Si Mme Aubry est restée silencieuse sur ce point, Harlem Désir, premier secrétaire du PS par intérim depuis la candidature de la maire de Lille, a semblé fermer la porte: "Il n'y a pas de raison de revenir sur ce calendrier".