Lors de la soirée du jeudi 07 juillet et dans le cadre du Festival de Carthage 2011, Noureddine Béji a offert aux mélomanes férus de la chanson classique, un bouquet de chef-d'œuvres de la musique orientale et tunisienne. Un public peu nombreux mais averti a été enchanté durant environ deux heures par la voix puissante de cet artiste chevronné qui a derrière lui une carrière musicale jalonnée de succès, surtout dans l'interprétation des œuvres musicales des grands ténors de la musique arabe. Ce soir-là, Noureddine Béji a présenté à ses fans, des chansons puisées dans le répertoire du « tarab » arabe mais aussi, des variétés de la musique tunisienne sans manquer d'interpréter quelques chansons personnelles avant de finir par des morceaux religieux avec lesquels il s'était illustré par le passé dans l'inoubliable spectacle du « Hadhra ». La soirée s'est ouverte sur un arrangement musical intitulé « Al Nahr Al Khaled » de Mohamed Abdelwahab, assuré par une troupe composée de 10 musiciens dont les instruments sont strictement orientaux. Après quoi, le chanteur monta sur scène sous les applaudissements du public pour entamer la soirée avec la mémorable chanson « Horria » en hommage à la Révolution Tunisienne. Puis il enchaîna avec un ensemble de chansons orientales dont la majorité sont du grand maestro Mohamed Abdelwahab comme « Alouli Han El widdi Alik », « Kol elli hab itnassaf », « Igri Igri Igri ». Il interpréta également avec un très grand succès le fameux tube de Moharrem Foued « Min kam lila Min kam youm ». Dans le répertoire de la chanson classique tunisienne, l'artiste a choisi deux œuvres musicales de l'inoubliable Ali Riahi, « Aïch ha w yahmiha » et « Ana ki Tir » qui furent bien appréciées des assistants. De même, le public a eu droit à trois chansons produites par l'artiste dont « Ana w Inti » et « Al Chafr Ayem » du compositeur Samir Aghrebi. La fin de la soirée fut marquée par l'interprétation de chansons religieuses que l'artiste avait chantées quelques années auparavant, dans le cadre du fameux spectacle « Al Hadhra ». Il s'agissait de « Ellil Zahi », « Jaret EL Achwak » et « Ya Mohamed Ya jed El Hassanine » avec quoi il a survolté l'ambiance parmi le public qui n'hésita pas de reprendre en chœur les paroles de ces chansons. Un choix qui, à vrai dire, accrocha l'attention d'un public avide de chansons classiques et de « tarab ». Hechmi KHALLADI
Les à-côtés : ** Le public qui a assisté à cette soirée est composé à 90% d'adultes, amoureux des chansons classiques et du « tarab », chose qui pratiquement ne plaît pas aux jeunes générations. Et c'est dommage que la majorité des jeunes connaissent mal ce registre des chansons arabes et tunisiennes puisées dans le répertoire classique. Cependant, les rares jeunes qui ont assisté à ce concert semblaient avoir bien apprécié les chansons interprétées par Noureddine Béji, l'ayant applaudi chaleureusement à chaque fin de chanson. ** Les chaises de la première rangée étaient demeurées inoccupées jusqu'à la fin de la soirée. Chose bizarre ! Et dire qu'elles ont été interdites au public, étant réservées strictement aux invités d'honneur qui, malheureusement, s'étaient absentés. Franchement, ils avaient tort d'avoir raté un tel concert ! **Parmi le public, nous avons constaté la présence du chanteur tunisien Hassen Dahmani, venu assister au concert de son collègue. Serait-ce une visite de prospection de l'ambiance générale, sachant que lui-même est invité à l'actuelle session du festival de Carthage pour assurer la soirée du 13 juillet ? Autrement, ce serait un bon exemple à suivre qu'un chanteur tunisien assiste de plein gré aux concerts de ses collègues !