«Alexandrella» est un groupe de musiciens et de chanteurs égyptiens qui se sont forgé une réputation d'artistes engagés. Depuis 2002, date de la création du groupe, ils n'ont chanté que des chansons consacrées aux grandes causes arabes et celles de l'humanité tout entière: la liberté, la paix, la dénonciation de l'injustice, la révolution et la gloire des martyrs. Des chansons qui ne laissent pas insensibles, surtout à l'heure où on vit encore la révolution. Les médias arabes ont beaucoup parlé de ce groupe, surtout après la dernière vague révolutionnaire qui a envahi certains pays arabes. Une heure et demie ont suffi, ce mercredi dernier (27 juillet) à Ennejma Ezzahra, pour que ce groupe ait chanté et enchanté un public très enthousiasmé et féru des chansons politiques que la plupart connaissent par cœur, à force de les écouter depuis de longues années de la bouche même des deux maîtres de la chanson populaire engagée, à savoir Sayad Darwich, ce chanteur classique, encore vivant dans la mémoire collective arabe qui devint dans les années 1920 une des premières grandes vedettes de la chanson engagée en composant des morceaux patriotiques, au sens où ils célébraient la révolution nationaliste égyptienne de 1919 et Cheikh Imam qui est considéré encore aujourd'hui, le symbole de la chanson militante dont les fameuses chansons « Chayed Koussourek » et « El Bahr byedhak », sont encore vivantes depuis les années 70 pour les causes qu'elles défendent et les valeurs qu'elles véhiculent. Interprétées avec vigueur et ardeur par les membres du groupe, elles furent reprises en chœur par le public avec tant d'enthousiasme. De même, les chansons de Sayed Derwiche dont « Ih El Ibara ? » (Quel sens ?) qui fut longuement ovationnée par les assistants. D'autres tubes, non moins influents, puisés dans le registre politique, patriotique et nationaliste, écrits par d'autres poètes égyptiens, Foued Haddad et Salah Jahine et composés par Hazem Chahine, luthiste et fondateur d' « Alexandrella », ont été interprétés par le groupe composé de quatre musiciens jouant du luth, deux organistes, un contrebassiste et un percussionniste et une chorale formée de quatre belles voix féminines qui ont excellé dans leur interprétation d'un cocktail de chansons égyptiennes avec des textes engagés à l'image de la célèbre « Koum Ya Masr » (Lève-toi, Egypte !) . Il y avait aussi « Safha Jadida » (Nouvelle page), « Ikrou Al Fatha » (Lisez la Fatiha), « Hayou Ahl Echam » (Saluez le peuple syrien), « Salat Al Fejr » (Prière de l'aube) dédiée aux martyrs de la Révolution et la soirée s'acheva avec « Yohka Anna » (Il était une fois), qui relate l'hégémonie exercée par les impérialistes et des sionistes sur les régimes arabes et la soumission subie par les peuples arabes à travers les années. Voilà un groupe d'artistes qui a su donner à la chanson engagée arabe une bonne place dans les cœurs des milliers de personnes qui y trouvent un hymne à l'espoir et à la vie.