Les habitants de Rahma, située entre Menzel Bouzelfa et Menzel Témime observent un sit-in depuis quelques jours pour dénoncer leur souffrance au quotidien, engendrée par les odeurs qui se dégagent de la décharge publique. Face à la détérioration de la situation, les habitants ont protesté à plusieurs reprises et, malgré les promesses des autorités, aucune mesure ne semble avoir été prise. Il en résulte un tassement d'ordures ménagères qui ne cessent d'envahir depuis quelques jours la ville de Nabeul. Détritus, plastique, ordures ménagères envahissent la ville. Il faut avoir l'estomac bien accroché pour remonter les avenues, les cités et les ruelles. Les containers sont débordés. Il s'en échappe détritus en vrac et relents de pourriture. Parfois mal fermés, éventrés, gorgés d'eau, ballottés par le vent, les sacs poubelles s'entassent sur le trottoir. Triste tableau, qui s'offre aux yeux et au nez des promeneurs. Néji Ben Abdallah directeur des travaux à la mairie de Nabeul nous explique les raisons de la détérioration de l'environnement dans cette belle cité de Nabeul « Le sit –in de Rahma a fait que les rues et ruelles du centre-ville notamment ont été ainsi inondées par les déchets ménagers depuis quelques jours. L'atmosphère est devenue insupportable du fait de l'odeur nauséabonde des ordures qui se dégageait devant les regards tout aussi désolants des passants et des habitants. Cette décharge contrôlée de Rahma ajoute M Néji est desservi par tous les centres de transfert du gouvernorat. Elle est gérée par une société italo-tunisienne. Nous avons essayé de convaincre les sitineurs mais ils ont clairement signifié un niet catégorique quant à l'ouverture d'une décharge à proximité de leur village et la nécessité de trouver une issue à l'odeur qui l'étouffe. Malgré l'intervention de l'armée, ils tiennent encore à leurs revendications. Ils sont prêts à céder si on apporte une solution urgente à ce problème des odeurs nauséabondes qui se dégagent de tous les coins de la décharge et qui les étouffent. Ces substances vont de simples ordures ménagères aux déchets chimiques auxquels s'ajoute le plastique. L'objectif est d'épurer les lixiviats (liquide chargé de polluants organiques, minéraux et métalliques, par extraction des composés des déchets et qui risque de provoquer la pollution de la nappe phréatique), éliminer les odeurs, les envols de plastiques et de papiers et enfin améliorer le paysage du site. Il faudrait peut-être doter ce site d'une station thermique et biologique. » En attendant, quelle est la solution immédiate surtout que les ordures ménagères de la ville risquent de ne pas être ramassées faute d'endroit pour les mettre. ? « Pour le moment, nous sommes obligés de nettoyer la ville de ses ordures. Nous étions obligés de déposer ces ordures dans des carrières abandonnées en attendant l'avancement des négociations avec les sitineurs. Il faut signaler que ce sit in risque de provoquer le chômage des ouvriers qui y travaillent » Cela dit, le problème reste toujours posé car tant qu'une solution définitive n'a pas été trouvée, les ordures reviendront certainement à la charge.