Jusque-là on reste à notre faim pour ce qui est de la programmation du mois de Ramadan. Sinon on constate, a priori, que bien d'émissions ou de feuilletons tombent comme un cheveu sur la soupe dans une programmation qui laisse un goût amer d'inachevé. Et au final, on a comme cet incessant et tenace sentiment qu'on s'est révolté pour recommencer les mêmes tares et reprendre à disette les mêmes contenus de l'avant Révolution. On commencera cette fois-ci par le feuilleton Njoum Ellil dans sa troisième saison, qui passe quotidiennement à 20h 15 sur la dite chaîne. On s'en lasse déjà, même si « Njoum Ellil » fait appel aux étoiles de notre paysage artistique à l'exemple de Hichem Rostom, Mohamed Kouka, Saoumaia Réhaiem, Mohamed El Yangui, Martine Gafsi, qui brillent par leur présence dans une fiction qui parle du domaine de l'immobilier dans notre pays, ses jeux de pouvoir et d'argent. On notera notamment la présence de scènes sans utilité ajoutée à l'ensemble causant son alourdissement. A l'exemple de la scène filmée dans l'église orthodoxe où Zakaria, l'ex-prisonnier assiste aux obsèques de sa mère assassinée par des mafiosi. Sans oublier la lenteur excessive des scènes où l'ellipse cinématographique y est quasiment absente. Cela aurait effacé des actions qui n'apportent rien au scénario. Le suspens à la manière de Mehdi Nasra y est présent aussi. Avec un goût prononcé pour les films d'action américains de mauvaise qualité qui se font dans le manichéisme des bons et des méchants, usant du sensationnel à dose abusive pour plancher sur le crime organisé, et les personnes qui se croient au dessus des lois. Cela devient monnaie courante, en fait, dans un pays où le savoir a été discrédité et où l'école y a perdu de son aura. Les valeurs et les idéaux se sont inversées pour donner de faux schémas aux jeunes qui ne croient désormais qu'au gain facile et mafieux. Et le spectateur dans tout cela? Il est le spectateur de ses propres tares et vices sociaux et surtout de la masse infinie des iniquités sociales qui se sont accumulées du temps de Ben Ali. Le Tunisien, Monsieur tout le monde se plaint de tout, de la police, des Imams, des administrations, des fonctionnaires, du gouvernement, des hommes politiques, des politiciens, des salaires, du chômage et de la cherté de la vie. Il se plaint et se plait dans son rôle de spectateur passif Ö pour se laisser servir un cocktail de médiocrités par certains énergumènes qui façonnent l'opinion publique dans notre pays. Mona BEN GAMRA
«Njoum Ellil» 3 par les chiffres Sur le réseau social Facebook : « 4901 personnes aiment » Sur Facebook, Njoum Ellil3 est présent dans plusieurs pages. Celle officielle attire déjà 4901 fans. Pour les sondages d'opinion : Il va sans dire que les chiffres fusent de tous bords et on ne sait à quelle société de sondage se vouer : - On a l'exemple de SIGMA conseil, qui dès le premier jour du mois de Ramadan a réalisé une enquête sur un échantillon de 1250 personnes sélectionnées dans 24 gouvernorats et dont l'âge minimal des personens sollicitées est de 15 ans. Selon la société de sondage, Hannibal TV figurerait au top 5 des chaînes arabes objet de l'étude. Elle caracolerait 34,6% de l'échantillon et « Njoum Ellil 3 » drainerait 29,7 % des téléspectateurs sollicités. - Le cabinet de mesure d'audience ë'3C Etudes'' attribue la palme de l'audience à la série « Nsibti Laaziza » sur Nessma TV avec 68,4 % soit 4 085 000 de téléspectateurs. Le feuilleton Njoum ellil passerait à la deuxième position selon ce même cabinet avec 49,5% soit 2 951 000. M.B.G. Ben Nasr [email protected]