Après la musique andalouse avec Syrine Ben Moussa, la chanson engagée avec Amel Mathlouthi et le Tarab avec Salatine Ettarab, le festival de la médina, qui joue cette année la carte de la diversité, a proposé, mardi dernier, une soirée de jazz et de soul music avec Dee Ray et Dream Ladies Orchestra. Au menu, le légendaire Ray Charles. Le public composé de jeunes essentiellement n'a pas hésité à venir en nombre intéressant pour écouter une musique dont il est féru. Mais pas seulement, il a dansé également sur certains standards célèbres. Une belle soirée en somme où il y avait de la bonne musique et une présence d'artistes généreux qui donnent sans compter. Dee Ray, qui porte le prénom de Ray Charles, est un inconditionnel du maître du jazz dont il a beaucoup appris. Il partage avec lui la voix, le look et surtout cette joie de les partager. Sur son piano qui occupe le devant de la scène, Dee Ray est maître à bord de son orchestre. Sept musiciens et trois voix féminines l'accompagnent dans ce voyage musical. Après une introduction instrumentale, l'une des choristes donne le ton de la soirée : jazzy. Puis l'entrée en grande, pompe, de Dee Ray. Sans trop tarder, il passe tout de suite à la cinquième vitesse avec « Unchain my Heart », standard international incontournable. La salle est comblée. Elle ne lâchera plus une seconde, son chanteur. « Y-a-t-il des amoureux dans la salle ? », interroge-t-il l'assistance sur un ton amusé. C'est parti pour un slow langoureux. Et c'est ainsi qu'il alterne entre musique rythmée qui fait danser le public et slow. « Every one need somebody », « Hit the road Jack », « I got the woman » ou encore, « Georgia on my mind » ; des titres mythiques qui reprennent une nouvelle jeunesse dans la voix de Dee Ray pour qui la musique est une seconde nature. Son interprétation au piano donne une certaine étoffe à l'ensemble. Pas de fausse note, la mimique est la même que celle de Ray Charles. L'identification est remarquable. Ray Charles, une sommité dans l'univers de la musique occidentale. Enfant de la balle, il s'est forgé dans les clubs de Seattle jusqu'au jour où il croise sur son chemin, Quincy Jones. Une rencontre décisive qui changera le cours de sa carrière. Il aura longtemps galéré avant de connaitre le succès grâce à un titre décisif « Baby, let me hold your hand », première au box-office des R&B charts en 1951. Il connaîtra par la suite une décennie de succès avec « I got a woman », « Hallelujah ! » etc. En 1959, il passe à la pop pour toucher le public blanc américain. Le triomphe ne tardera pas ; « Georgia on my mind », « Hit the road Jack » et « Unchain my heart » deviennent des incontournables et Ray Charles de rentrer dans la légende. Le cinéma fait appel à lui pour « The blues brothers ». Il écrira la musique et une chanson « We are the world ». En deuxième partie du concert, Dee Ray au piano effectue quelques prouesses puis enchaine avec l'orchestre une série de must qui enflamme les spectateurs plus que ravis d'une prestation de haute facture.