C'est comme si toute parole était devenue inutile… Faut-il se taire pour autant ? Un jour invoque l'espoir quand l'autre lui fait manger le pissenlit par la racine. Et ainsi va la post-révolution. Libérez Samir Feriani… scandaient lundi les manifestants. De l'eau est passée sous les ponts… Marouane Ben Zineb attend toujours qu'on réhabilite sa mémoire. Les années ont passé, la révolution a pesé de tout son poids, et le silence, là-dessus est toujours de plomb. Il n'y a pas de mots pour parler de l'innommable, mais il y a un devoir de justice envers tous ceux qui sont partis sous la torture. Et pour leurs tortionnaires. Libérez Samir Feriani ; et pour ce qui est du Mossad israélien et de ses vassaux, sachez qu'on s'en balance comme de l'an quarante. Réglez cela entre vous ou jouez à la roulette russe, mais ne jouez pas avec la vie des hommes, ou des femmes, qui auront eu le tort de parler. Non, qui auront eu le courage de parler quand il aurait été préférable pour eux, -ô combien !- de se muer à l'état de carpe. C'est donc leur courage qui a été immolé outrageusement par des « apparatchiks », qui ont remisé leur humanité d'Hommes au cimetière des objets perdus, le jour où ils ont rejoints la grande famille de la mondaine qui ne dit pas son nom. Libérez Samir Feriani pour que la post-révolution relève sa tête, parce que c'est devenu d'un ridicule tonitruant. Et parce que la culture de l'omerta a fait long feu. Soyez rassurés, on ne veut rien savoir. Parce qu'on a envie de continuer à dormir la nuit. Du sommeil du juste. Mais comment faites-vous pour avoir des nuits complètes ? L'habitude sans doute…