Des pluies diluviennes se sont abattues dimanche matin sur l'île de Djerba, et particulièrement dans sa partie occidentale. Des averses accompagnées d'orages ont commencé à tomber en trombe par intermittence depuis les premières lueurs du jour pour atteindre leur pic à sept heures du matin. 109 mm d'eau sont tombées, en si peu de temps, dans la seule ville de Houmt-Souk, chef-lieu de l'île, provoquant une panique généralisée chez les habitants de certains quartiers à forte densité démographique et immobilière et chez les commerçants, contraignant les uns à se réveiller en sursaut pour faire face à la montée progressive des eaux, et les autres à regagner aussi tôt le centre ville pour parer aux dégâts engendrés par l'irruption soudaine des eaux à l'intérieur de leurs magasins. Certaines artères de la ville et les placettes ont été inondées par les eaux qui ont atteint dans certains endroits un mètre de hauteur, ce qui a paralysé le trafic automobile et la circulation piétonne jusque tard dans la matinée. Cependant, en dépit de leur caractère orageux et violent ayant occasionné certaines pertes matérielles les insulaires, à l'instar des habitants des autres villes du sud arrosées elles-aussi par cette manne du ciel, ont accueilli avec soulagement et beaucoup de joie ces pluies bénéfiques attendues vainement depuis neuf longs mois. La foudre incendiaire Dimanche, à sept heures précises du matin, au moment où une grande partie du territoire de l'île était sous les eaux, la flèche de Ras Rmal au nord-est de l'île, dite aussi l'île des flamants roses, a été frappée par la foudre qui a pris pour cible une des onze huttes installées le long de cette étendue de plages à des fins touristiques pour servir d'abris aux nombreux excursionnistes quotidiennement de passage sur la presqu'île. La foudre a vite fait de mettre le feu au jonc dont était fabriquée la hutte ; les flammes ont vite fait de se propager, prenant l'allure d'un gigantesque brasier visible à partir de la terre ferme, puis de venir à bout, en quelques minutes, de l'ensemble de la structure, sans laisser le temps aux agents de la protection civile d'intervenir du fait de la difficulté d'accès aux lieux, notamment en temps pluvieux. Les pluies diluviennes qui ont commencé peu de temps après à s'abattre sur la presqu'île ont finalement eu raison du feu, l'empêchant de la sorte d'atteindre les autres huttes installées à quelques mètres les unes des autres.