Les Tunisiens ayant une nationalité canadienne, et qui résident dans ce pays pourront-ils choisir leur représentant dans la Constituante ? Une question qui reste pour l'instant sans réponse. C'est très prochainement que le ministère canadien des Affaires étrangères va se prononcer », a déclaré hier, Ariel Delouya, ambassadeur du Canada en Tunisie lors d'une rencontre avec quelques représentants de la presse nationale, en marge de la journée du don du sang organisée au siège de l'ambassade. M. Delouya a précisé qu'il y'a eu de multiples discussions ici en Tunisie entre les autorités tunisiennes et l'ambassade canadienne et à Ottawa, entre l'ambassade tunisienne et le ministère des Affaires étrangères. La Tunisie a présenté quelques précisions sur ce qu'elle entend par la définition des circonscriptions qui regroupent les Tunisiens vivant à l'étranger », explique-il tout en ajoutant qu'il a partagé avec ses « collègues à Ottawa les informations qui lui ont été fournies ». « Et nous sommes maintenant au stade où une note de service a été envoyée au ministre des Affaires étrangères canadien lui donnant tous les éléments dont on dispose actuellement », ajoute M. Delouya. « La décision est entre ses mains. J'attends comme tout le monde que le ministre prenne sa décision, et elle sera communiquée dès qu'elle sera prise », toujours d'après lui tout en rappelant qu'ils sont « conscients par rapport aux délais, car les Tunisiens à l'étranger commencent à voter à partir de jeudi prochain ». Politique canadienne Expliquant la politique canadienne à ce niveau, l'ambassadeur a rappelé que « le Canada a mis en place depuis plusieurs années une politique adoptée informellement dans les années 2000 et qui a été concrétisée par une décision du conseil des ministres canadiens en février 2008 ». « Elle se résume en ceci », signale l'ambassadeur. En fait, « le Canada a comme politique de ne pas souhaiter voir son territoire en partie ou en totalité inclus dans une circonscription électorale étrangère de quelque pays qu'il soit. Le Canada est bien sûr un Etat de droit. C'est un Etat qui compte parmi les piliers de sa politique étrangère la promotion de la démocratie. Donc la question n'est pas de brimer le désir des autres pays, que ce soit la Tunisie ou autres, d'organiser des élections dans leurs pays. Bien au contraire nous sommes un pays qui est le plus multiculturel au monde, et c'est en partie à cause de cette volonté d'accueillir tant de nationalités, tant de gens issus de tant de coins du monde, de toutes les cultures qu'on veut les encourager à venir s'établir au Canada et d'adopter le Canada comme un pays tout en maintenant leurs attaches, leurs célébrations, leur culture avec leurs origines nationales, culturelles, religieuses et autres », fait-il remarquer. Et d'enchaîner : « Notre politique c'est de favoriser la tenue des élections au Canada pour ce qu'on appelle des électeurs absents. S'il était question de permettre aux gens de voter en tant qu'électeurs absents, il n'y a pas de problème », toujours d'après l'ambassadeur. Toutefois, « le problème qui se présente dans le cas de la Tunisie est un problème autre », précise-t-il. « C'est justement l'inclusion du Canada dans une circonscription électorale tunisienne en bout de ligne qui pour nous est problématique », signale M. Delouya. « L'autre considération pour nous, elle est toute simple. On estime qu'une élection qui implique une circonscription électorale dans laquelle fait partie, une partie ou l'entière nation canadienne, doit être gouvernée par la loi électorale canadienne et non pas par la loi électorale de l'autre pays, et encore ce n'est pas la Tunisie en particulier qui cause problème », tenait-il a préciser. « C'est une politique qui est établie depuis longtemps et qui s'est appliquée à d'autres pays ». déclare l'ambassadeur.