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«Ennahdha ne me fait pas peur !»
Publié dans Le Temps le 27 - 10 - 2011

Par Khaled GUEZMIR - Allons-nous regretter de si tôt le raz de marée d'Ennahdha aux élections de l'Assemblée Constituante ! Je ne le pense pas et voici pourquoi :
Il faut revenir, encore une fois, à l'histoire de notre pays pour voir comment la société tunisienne a trouvé la bonne sortie de secours aux crises les plus pointues et les plus titanesques depuis Carthage.
Qui se rappelle de 1955 à la veille de l'indépendance, de l'état général de la Tunisie, caractérisé par un système politique sclérosé, incapable de faire face, le Bey étant au soir de sa vie et le protectorat français faisant ses valises.
La pauvreté était à son comble et l'analphabétisme touchait plus de 80% de la population, quant aux régions c'était le désert avec une nomenclature tribale et un déficit administratif tel qu'il y avait plutôt « sous-administration » incapable d'engager le développement planifié de ces immenses contrées du Nord au Sud et d'Est en Ouest.
L'alchimie de l'indépendance galvanisée par l'image du retour triomphal de Bourguiba le 1er 1955 sur son cheval des tribus « Zlass » de Kairouan et couvert du Sambréro des hautes steppes qui ont enfanté le noyau dur des « Fellagas » (combattant résistants), va porter au pouvoir le mouvement destourien majoritaire pour assurer finalement plus de 30 ans de stabilité relative à ce pays.
Cette période, de 1956 à 1987 a vu la construction des grands projets d'infrastructure, barrages, routes, ports et aéroports sans compter l'effort éducatif la multiplication des universités et surtout l'institutionnalisation d'une administration centrale et régionale efficace répondant aux exigences essentielles de la demande sociale à l'époque.
C'est dire qu'un mouvement politique en l'occurrence le mouvement national qui mobilise des structures de Parti (le Destour), largement majoritaire dans les périodes de transition et de crises n'est pas forcément une catastrophe. Bien au contraire, la ferveur des militants et la diffusion des thèmes mobilisateurs qui s'apparentent au « rêve » populaire et lui donne de l'espoir, peut non seulement jouer le rôle de « sédatif » pour calmer la légitime demande pressante du peuple, mais, permettre une certaine latitude pour réfléchir et mettre en marche le développement réel qui est de loin, une machine plus lourde à gérer.
Aujourd'hui, la situation est, certes, différente dans ses composantes et ses ambitions.
Les acteurs ont changé… et ils ont presque tous, le baccalauréat, pour ne pas dire des diplômes universitaires. Mais les exigences et ce que la science politique moderne appelle « stresses » sont pratiquement les mêmes portées par une vague immense et une aspiration profonde à la liberté et à la dignité. On veut du travail, un meilleur développement régional, surtout à l'Ouest du Nord, au Sud et un Etat propriété des citoyens qui intervient là où il faut pour assurer les équilibres sociaux et servir l'intérêt général.
Ces tâches qui sont énormes ne peuvent être assurées par des partis « canards-boîteux » incapables de mobiliser les acteurs de la demande, les régions et les ceintures « rouges » des périphéries des grandes villes.
Ces partis n'ont ni « le calmant-sédatif » pour faire patienter les souffrants, ni la capacité de donner du rêve à ces déshérités dont le nombre a augmenté considérablement du fait de la dictature mafieuse de l'ancien régime.
Le pays a, donc, besoin d'une autre ossature, d'une locomotive confortablement majoritaire capable d'assurer à nouveau la stabilité et calmer la revendication sociale, le temps de relancer la machine économique.
Ennahdha a eu le profil idéal au vu de la conjoncture actuelle, ses troupes de mobilisation sont bien implantées dans le corps social tunisien tout entier et ses cadres dirigeants à l'image des leaders du Néo-Destour en 1956, ont été aguerris par les prisons de Ben Ali, qui n'a jamais compris que la meilleure école de formation en science politique, c'est la prison !
Au fait, a-t-il compris quoique ce soit en dehors de ses intérêts personnels et tout ce gâchis est bien le résultat prévisible et inéluctable de sa myopie politique.
Par conséquent « Ennahdha », dont le moteur tourne a bloc huilé par une idéologie musulmane largement diffuse dans la société tunisienne depuis Okba Ibn Nafaâ et l'école de Kairouan et de la Zitouna se présente, aujourd'hui, par cette large victoire comme un acteur prétendant au leadership. Elle dispose d'une marge ascendante d'influence qui lui permet cette sérénité qu'on voit, par exemple, dans les réponses d'un certain Samir Dilou, son porte-parole, magistral d'assurance, de sobriété et de modestie.
J'arrive maintenant à la deuxième question aussi cruciale et engageante que la première : Faut-il avoir peur de « Ennahdha » que beaucoup de ses détracteurs comparent à un rouleau-compresseur « islamiste » qui risque d'étouffer la révolution elle-même qui l'a porté au pouvoir, un peu comme le Néo-destour, après l'indépendance.
Un metteur en scène tunisien, M. Ibrahim Ltaïef, inquiet, et c'est légitime, est allé jusqu'à dire que la révolution d'essence « laïque », entendez rationaliste et modernisante, a été confisquée !
Disons, tout de suite, que ce sentiment est largement partagé par beaucoup de jeunes et de moins jeunes citoyens qui rêvent d'une Tunisie un peu à l'occidentale baignée par une culture libérale et démocratique bénéfique et irréversible qui fait barrage à toute velléité de retour au despotisme.
Pour ma part, je pense que la chance actuelle de la Tunisie, c'est d'abord, ces élections qui ont consacré la pluralité, l'alternance et la liberté de presse.
Reste à mettre en place les garde-fous contre l'évolution possible du courant majoritaire vers un courant dominant et oligarchique. La société civile et la presse en général ont un rôle déterminant à jouer. Les régimes politiques américain et français auraient enfanté de belles dictatures sans la liberté de presse et d'opinion, parce que la nature de l'homme fait que tout homme qui dispose d'un pouvoir a tendance à en abuser. Ceci ne doit pas priver « Ennahdha » de sa belle victoire, méritée, et « l'audacieux a la jouissance » (Wa faza Bellathati Al Josourou), comme disent nos ancêtres. L'opposition ne doit pas jouer les mauvais perdants. Son devoir est de contribuer à consolider la culture politique démocratique en acceptant les règles du jeu démocratiques et l'alternance, tout en se positionnant pour l'avenir !
Je suis optimiste !
K.G
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Observatoire Chahed
Un vote conforme à la loi et aux normes internationales
L'Observatoire « Chahed » pour le contrôle des élections de la Constituante en Tunisie, mis en place par le Conseil national des pharmaciens, le Conseil de l'ordre des avocats, l'Association des jeunes avocats le Conseil national des vétérinaires ainsi que d'autres composantes de la société civile a travaillé d'arrache-pied avant les élections, le jour du vote et après, pour servir la transition démocratique dans le pays.
Abdallah Jalel au nom du Conseil de l'ordre des pharmaciens, a affirmé lors d'une conférence de presse tenue, hier pour présenter les premières conclusions de l'Observatoire, que 700 observateurs ont été formés durant deux mois. Ils se sont déplacés dans les différents coins du pays, le jour du vote. Un quartier général a été mis sur pied à Tunis, avec un numéro d'appel 98231011, ouvert aux citoyens pour qu'ils transmettent leurs remarques.
Le travail de ce groupe de bénévoles a été possible grâce à des sponsors tunisiens, sans aucun financement étranger. Certains observateurs, qui ont commencé leur travail à 6H du matin jusqu'au lendemain à 4H du matin, se sont déplacés dans deux gouvernorats, tellement ils étaient motivés.
Me Dhiaeddine Mourou, porte-parole de l'Observatoire présentera le rapport préliminaire, en attendant le rapport final et détaillé qui sera prêt dans deux mois.
Dans une première étape l'observatoire a fourni de l'assistance juridique aux électeurs et aux candidats, en éditant un Guide des avocats pour le contentieux électoral et offrant gratuitement des conseils juridiques.
Dans une deuxième étape les 700 observateurs accrédités par l'Instance Supérieure Indépendante des Elections (ISIE) ont été répartis sur 25 circonscriptions pour contrôler l'opération de vote, le 23 ainsi que l'opération de dépouillement et de collecte le lendemain.
Globalement, l'Observatoire Chahed, est satisfait par le déroulement de l'opération de vote.
Dans cet ordre d'idées, il a signalé le respect de l'horaire d'ouverture des centres et des bureaux de vote. Les électeurs ont continué à affluer même après 19H. Tous les bureaux de vote étaient sécurisés par la présence des forces de l'ordre et de l'armée nationale qui ont rempli leurs fonctions conformément à la loi. Dans certains cas, ils ont même intervenu pour éviter le désordre dans les files, sans que les présidents des bureaux ne le demandent. L'organisation à l'intérieur des bureaux était bonne. Toutefois, un manque de formation a été constaté chez certains présidents et membres de bureaux de vote en matière de déroulement de l'opération électorale. La présence des observateurs, des représentants des listes électorales et des journalistes à l'intérieur des bureaux de vote était très faible et en de - ça des attentes.
Après le suivi des différentes étapes du scrutin, les 23 et 24 octobre, des insuffisances ont été relevées. Elles concernent l'opération de vote, le dépouillement et la collecte dans les centres régionaux par circonscription.
Des bousculades et de très longues files d'attente ont été constatées, pour manque de bureaux…Des électeurs qui ont eu leurs cartes d'identité nationale après le 14 août 2011, n'ont pu exercer leur droit de vote. Le N° d'Appel 1423 était parfois saturé, ce qui a empêché certains électeurs de connaître leurs bureaux de vote. Certains électeurs ont été empêchés de voter parce qu'ils n'ont pas pu présenter leur accusé d'inscription volontaire. D'autres électeurs n'ont pu voter par ce qu'ils étaient inscrits dans des bureaux très éloignés de leur domicile. Dans certains bureaux, les bulletins de vote ont été épuisés alors que d'autres électeurs venaient exercer leur droit. Certains ont essayé d'influencer l'électeur en le soudoyant. La campagne électorale s'est poursuivie, le jour du vote devant les centres ou à l'intérieur des bureaux où des affiches étaient collées. Certaines voitures circulaient en ville pour faire de la publicité.
Les observateurs de Chahed ont constaté que l'opération de dépouillement et de comptage a été faite publiquement et de façon transparente. Toutefois, certains membres de bureaux de vote manquaient de formation. D'où certaines erreurs, comme le fait de mettre les P.V. à l'intérieur des urnes, ce qui a compliqué l'opération de collecte. Au cours de l'opération de collecte et de centralisation des urnes dans les bureaux régionaux par circonscription, certains observateurs ont été empêchés d'assister.
Par ailleurs, l'Observatoire Chahed a mis en exergue sa grande satisfaction pour la bonne collaboration de l'Instance Supérieure Indépendante des Elections (ISIE).
Globalement l'Observatoire n'a pas déploré de grandes défaillances.
Il atteste que l'opération électorale s'est déroulée conformément à la loi et aux normes internationales.


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