Le Réseau « Ofia » ou Fidèles composé de 23 associations, dans le cadre d'une coalition avec l'Association Jeunes sans frontières et l'Association « Ana Yakidh », a mis en place une alliance pour l'observation des élections de la Constituante le 23 octobre courant. Ses 1240 observateurs se sont déployés dans 19 circonscriptions et ont pu suivre l'opération de vote du début jusqu'à la fin. Ils ont présenté, hier dans un point de presse à Tunis, leurs principales conclusions, plutôt positives. Dr. Kamel Gharbi, Coordinateur général du Réseau, rappellera que ces élections se sont déroulées avec une participation massive et beaucoup d'enthousiasme. Ses équipes ont travaillé dans 19 circonscriptions, entre autres, dans le Grand Tunis , Nabeul 1 et 2, Bizerte, Béjà, Le Kef, Siliana, Kairuan, Sousse, Sidi Bouzid, Sfax1 et 2 , Gafsa…Là où les associations composant le Réseau sont présentes. « Nous avons travaillé dans un esprit de volontariat », dira le coordinateur. C'est ce qui a permis à ces militants de travailler le jour du scrutin de 6H du matin jusqu'au lendemain à 4H. Sur les 1445 accréditations, 1240 observateurs fixes étaient affectés dans les bureaux de vote, les premiers de chaque centre, c'est-à-dire là où il y a eu plus d'affluence. Cette méthode a permis d'avoir la confiance des citoyens et de pouvoir observer les points forts et les faiblesses et irrégularités. Rien ne vaut l'observation directe. Hatem Chebbi de l'Association Jeunes Sans Frontières, présentera les principales conclusions. Concernant l'environnement, il reconnaît que les Instances Régionales ont œuvré pour mettre à la disposition des électeurs les renseignements, la signalétique suffisante au sein des centres de vote à concurrence de 82% ; les forces de sécurités formées par la police et l'armée nationale, étaient présentes dans 99% des cas. Les observateurs présents devant les centres de vote n'ont constaté de la propagande que dans 14% des cas. Ce qui n'est pas peu. Le jour du vote, l'heure d'ouverture des bureaux a été respectée dans 95% des cas. Les membres des bureaux de vote étaient présents au moment de l'ouverture dans 97% des cas. « Nous indiquons également qu'au moins un représentant délégué des partis ou des candidats était présent dans les bureaux observés ». Les membres des bureau de vote ont respecté les mesures d'ouverture de l'opération de vote, spécialement en ce qui concerne la vérification que les urnes étaient vides avant le démarrage du vote, puis en les fermant et les déposant dans une position visible pour tous. Le positionnement des isoloirs a garanti dans l'ensemble le secret du vote. Le matériel électoral était disponible sauf dans 3% des cas. Mustapha Ben Zineb, parlera des difficultés rencontrées dans les centres de collecte, au niveau des circonscriptions. L'observation n' y était pas facile. La procédure n'était pas connue d'avance, ce qui empêchait de préparer un questionnaire d'avance. Le comptage manuel a entraîné beaucoup de retard. Le jour du vote 169 incidents ont été signalés, selon Mustapha Ben Zineb. Ces incidents ont classés en 19 types. Les plus fréquents sont des perturbations à l'intérieur des bureaux de vote ayant pour conséquence une interruption du déroulement de l'opération de vote :18%. Des campagnes de propagande électorales menées dans certains bureaux de vote : 14%. Certains électeurs portaient des t-shirts et des casquettes arborant les symboles des partis. Des opérations d'achats de voix à l'intérieur et à l'extérieur des centres de vote (10%). Un manque de matériel (6%). Mohamed Bilel Basli, présentera les recommandations préparées. Vu le succès de l'Isie, il recommande la pérennisation de cette structure pour les prochaines élections. Il demande à l'ISIE de poursuivre l'opération d'établissement des listes électorales pour qu'elles englobent les 45% qui ne se sont pas inscrits volontairement. Le nombre de bureaux de vote doit augmenter pour éviter les longues files d'attente. La procédure de vote devrait être annoncée suffisamment à l'avance pour que tout le monde se prépare, sans la pression du temps. On recommande de penser sérieusement à un accompagnateur pour les analphabètes qui sont presque 20% de l'électorat et les personnes âgées. La pratique de l'encre indélébile est à sauvegarder. Aux partis politiques, il est recommandé de respecter le silence électoral et de fournir plus d'effort pour faire connaître leurs logos. A la société civile, il est recommandé de continuer à être active pour assurer le succès de la transition démocratique en sensibilisant les citoyens et plus particulièrement les analphabètes. Les associations doivent observer tout le processus électoral et assurer une meilleure coordination en ce qui concerne la répartition géographique des observateurs. Glbalement, dira Dr Gharbi, en réponse à une question du Temps, « l'opération de vote a été démocratique et transparentes. Les insuffisances observées ne remettent pas en cause les résultats proclamés ». Attendons les prochaines élections. Hassine BOUAZRA sihem [email protected]