Que serait un Aïd sans un mouton ? Beaucoup de tunisiens ont passé l'Aïd sans des côtelettes, . Les prix affichés cette année suffisent bien souvent à nous couper l'appétit. Si bien que certaines familles ont décidé de ne pas observer ce rite habituel. Pourquoi cette privatisation? Ont-ils tort où raison ? Cher, cher, le mouton affirme A Hédi qui a décidé cette année de bouder cette. Tout simplement nous dit –il « le prix d'une bête moyenne oscille à l'occasion de ce cérémonial, entre 300 et 450 dinars. Il est vrai que nous sommes très attachés aux moutons. Ma bourse ne me permet pas cette dépense. Mais que serait l'Aïd sans le mouton ! Rien, en fait. Et si l'Aïd peut valoir autre chose, c'est toute cette joie qu'il procure aux enfants, surtout avant l'Aïd, promenant le mouton ou d'autres exhibant des béliers, les obligeant à des combats. Car après son égorgement, il n'en restera rien, sinon cette toison salée et étalée un peu partout. Cette fête d'Aid s'accompagne toujours d'achat d'épices : piment rouge, poivre, cumin, sel . Grignotés au fil de la journée, ils disparaissent rapidement dans nos estomacs au grand dam de notre compte en banque, qui ne cesse de s'épuiser pour renouveler les stocks ! Ceci sans oublier les frais d'égorgement qui dépasse les 30 dinars... la liste est longue et peut coûter cher à notre porte-monnaie. » Najia a décidé de zapper carrément la fête du mouton « j'ai un salaire de 350 dinars. Je ne peux pas me permettre d'acheter un mouton à 300 dinars. C'est trop cher pour moi. Je me suis contentée de quelques kg de viande chez le boucher du coin » Samia en a marre de ce mouton « je me suis endettée l'année dernière. Cette fois-ci j'ai décidé de ne plus exécuter ce sacrifice car les prix du mouton sont excessifs et inabordables pour une mère de trois enfants » Mohamed Ali n'arrive pas à joindre les quatre bouts « la vie devient chère. Les prix ont grimpé depuis janvier et il m'est impossible d'acheter le mouton. Je me suis pas privé. J'ai opté pour un moitié d' agneau découpé (côtes, gigots, épaules, foie, tripes) qui me revient moins cher » Ainsi le rituel du sacrifice est, pour beaucoup de citoyens interrogés, une saignée budgétaire de plus pour les ménages, déjà ruinés par les évènements successifs, à savoir le mois de Ramadhan et la rentrée scolaire”. Ces évènements ont engendré des dépenses faramineuses et, parfois, insupportables pour les moyennes et faibles.
Attention aux menaces cardio-vasculaires ! Certains tunisiens boudent le mouton parce que sa viande du mouton est fortement déconseillée aux cardiaques coronariens. « Je ne tolère pas à mes patients, les coronariens, et ceux qui ont un taux élevé de cholestérol dans le sang de manger la viande du mouton. Elle contient beaucoup de graisses, donc beaucoup de cholestérol » nous explique un docteur « La graisse du mouton et de l'agneau est dure et elle fige vite dans l'assiette parce qu'elle est particulièrement riche en acides gras saturés .L'excès de graisses saturées étant un facteur de risque de la maladie cardio-vasculaire. Les matières grasses qui s'accumulent sur les parois des vaisseaux sanguins et diminuent le passage du sang qui irrigue les organes. Il est vrai que plus l'animal est âgé, plus il pèse beaucoup, plus il contient de la graisse. Pour les personnes qui ont le cholestérol et/ou les tri-glycérides, et la goutte, les mesures diététiques sont plus rigoureux, il faut éviter et le mouton et la viande caprine. On peut proposer d'autres viandes moins grasses, comme la viande du veau, et les viandes blanches. Le cholestérol serait toxique pour les artères. Il représenterait la cause principale des infarctus, des accidents vasculaires cérébraux (AVC) et des complications cardio-vasculaires » Mais peu-ton se priver de la viande de mouton ? Pour éviter tout risque pour la santé cardio-vasculaire, il est donc préférable d'éliminer le plus de graisse possible avant la cuisson, puis dans l'assiette.. Il est souhaitable d'accompagner le menu de préférence de légumes, qui fournissent des anti-oxydants qui protègent les artères.