Habib Guiza, secrétaire général de la Confédération Générale Tunisienne du Travail La tension bat son plein au sein de la Confédération Générale Tunisienne du Travail (CGTT). Après la contestation de quatre syndicats de base de l'autorité du bureau exécutif constitutif présidé par le secrétaire général Habib Guiza, ce dernier a tenu hier une conférence de presse lors de laquelle il a dénoncé le « complot ourdi par une minorité illégitime ». C'est dans le siège de la CGTT que les syndicalistes ont organisé leur conférence pour incriminer l'attitude des protestataires. Ils sont d'ailleurs, qualifiés de « milices qui rappellent les pratiques de l'ancien régime », commente le secrétaire général de la Confédération Générale Tunisienne du Travail. M. Guiza considère même que ce groupe est manipulé par une partie, mais il ne voulait pas dévoiler son nom. « C'est elle d'ailleurs qui oriente ce groupe et qui a financé la réunion transformée en congrès extraordinaire », ajoute-t-il tout en jugeant que la réunion, tenue récemment par les protestataires, est immorale. « Il n'est pas normal qu'on invite le secrétaire général de la Confédération par le biais d'un huissier notaire », toujours d'après M. Guiza. A cet égard, le secrétaire général annonce que le prochain congrès qui se tiendra les 3 et 4 décembre est le seul à être légitime. « C'est le vote qui va décider de la composition du prochain bureau exécutif », répétait M. Guiza tout en rappelant que les préparatifs vont bon train et que les motions ont été déjà préparées. Plusieurs axes seront à l'ordre du jour dont la révision des législations, les négociations, l'emploi, le développement… « Nous avons toute une stratégie pour améliorer la situation en Tunisie », déclare M. Ben Guiza et ce sera en collaboration avec les autres structures syndicales dont l'UGTT, ajoute-t-il. « Nous croyons à l'unité de l'action syndicale. Cela se réalisera par l'organisation d'un congrès démocratique », ajoute le secrétaire général. Mieux encore, le premier responsable annonce que le congrès permettra de restructurer la CGTT. « Un comité directeur composé de 43 élus sera formé à l'issue du congrès lequel composera un bureau confédéral », tenait à expliquer M. Ben Guiza. « C'est pour cette raison que les syndicalistes tiennent à organiser le congrès », fait-il remarquer. « Un congrès qui concrétisera l'esprit du pluralisme », enchaîne-t-il. De leur côté, les secrétaires généraux des syndicats de base n'ont pas caché leur soutien apporté à l'actuel bureau exécutif. Ils ont condamné fermement « la tentative et les comportements des membres du prétendu nouveau bureau exécutif ». « C'est une tentative de renversement entreprise par une minorité qui ne représente en aucun cas la confédération. L'objectif était tout simplement la prise du pouvoir au sein de la CGTT et l'atteinte au mouvement syndical en Tunisie », déclare Ridha Brahim membre du syndicat CGTT de l'Agence Nationale de Gestion des Déchets dans un communiqué rendu public hier. D'autres secrétaires généraux des syndicats de base et membres ont exprimé dans le même communiqué et directement leur condamnation des pratiques des protestataires comme ils ont affirme qu'ils tiennent à l'organisation du congrès dans les quelques jours à venir. « Ça sera l'occasion pour choisir les membres du futur bureau librement. Il faut tout juste respecter la démocratie », appellent-ils.