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Le Geai de Azza
Une histoire…
Publié dans Le Temps le 23 - 12 - 2011

Chaque mois, Youssef Seddik écrit une histoire... Mais ce n'est pas vraiment une histoire
Par Youssef Seddik - Peu avant le coucher du soleil Hajer, la maman de Azza, commençait à s'inquiéter. Voilà une heure que sa fille devait revenir de la boulangerie et ramener les cinq pains de leur ration du jour. Elle avait mis sur la table des petits plats de Chenglich, fromage salé conservé dans de l'huile d'olive et de teint, d'olive noir et de Makdous, marinade d'aubergine farcie aux éclats de noix. Les plus petits de ses enfants jouait, insouciants et chahuteurs, dans un coin de l'unique pièce.
Seuls Aziz et Mariam, le visage grave, suivaient du regard leur maman qui se déplaçait nerveusement d'une fenêtre à l'autre. En voyant Aziz se lever et se diriger vers la porte, elle n'eut pas le temps de le retenir sûre qu'il était impossible de le convaincre d'abandonner la ferme résolution qu'elle lisait sur son visage.
La ville n'était plus illuminée que par la vaste portion rouge d'un horizon où agonisait le soleil du jour, quand Aziz arriva au poste de rationnement devant le guichet distributeur. Il n'y avait personne, Il aperçut seulement sa sœur endormie et adossée au mur de la bâtisse. En pressant le pas et en s'approchant, il vit d'abord le cartable aux poches multicolores. Celui-ci était éventré et les affaires de Azza éparpillées sur le sol. Sur un cahier ouvert, et au milieu de la blancheur éclatante des pages, il trouva un geai mort, les ailes légèrement écartées comme sur un envol retenu,
En s'agenouillant pour ramasser délicatement le petit oiseau, il lut dans l'écriture soignée de Azza le texte de son dernier devoir de récitation :
Les pieds dans les glaïeuls, (elle) dort.
Souriant comme sourirait un enfant malade, (elle) fait un somme :
Nature, berce-(la) chaudement : (elle) a froid.
Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
(Elle) dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. (Elle) a deux trous rouges au côté droit
En ce Temps
Elle a toujours été fière de son prénom, chaque fois que son père Ismaël lui en expliquait le sens, ou lui parlait des femmes illustres qui l'ont porté autour d'eux ou dans l'histoire, elle en ressentait toutefois moins de bonheur que lorsqu'il lui en traçait la calligraphie avec sa belle écriture et il insistait sur la beauté de l'initiale, Il l'avait même écrit avant de quitter ce monde lors d'un effroyable bombardement dans l'un de ses livres que cette lettre ‘Aïn() avait une grande importance dans la langue arabe, puisque ‘Aïn dans cette langue signifie à la fois source d'eau pur, œil, identité, et plein d'autres sens qu'elle comprenait difficilement quand son père les lui expliquait. Il y avait de la musique dans le mouvement de la main qui traçait son prénom chaque fois que son père, muni d'un roseau taillé en biseau, trempé dans de l'encre de Chine, s'ingéniait à aligner sur son cahier les multiples variantes calligraphiques de ‘AZZA.
Pour tous ceux qui la voyaient, ‘Azza ne paraissait pas avoir douze ans. Frêle et presque maigre les cheveux toujours au vent, elle avait gardé son sourire lumineux de bébé. Tous les jours, elle prenait place dans la longue file devant l'agent distributeur des coupons de rationnement que l'Autorité accordait à la population de la ville. Il lui arrivait deux ou trois personnes avant que son tour n'arrivât d'entendre la voix du guichetier annonçant qu'il n'y avait plus de coupons et elle retournait amère et bredouille dans la masure à demi écroulée où sa veuve de mère élevait ses cinq enfants, tous ses cadets.
Depuis deux ans, le blocus imposé à son pays par un ennemi invisible omniprésent quand ces avions de toute sorte remplissaient le ciel de vrombissement, de fracas et de malheur. C'était l'unique paysage qui s'offrait à son regard d'enfant. Mais, ‘Azza avait réussi à garder sa bonne humeur et son sourire, sa passion pour les jeux en plein air grâce au seul plaisir immuable qu'elle vivait en allant chaque jour à l'école.
Tout le monde disait à ‘Azza qu'elle chantait merveilleusement bien, qu'elle avait cette voix à la fois aiguë et douce qui fait que des oiseaux s'approchaient d'elle et même mangeaient les miettes de pain qu'elle leur présentait sur la paume de la main ouverte devant la porte éventrée de la maison.
Sa journée était partagée entre l'école, ses devoirs scolaires à la maison, l'aide qu'elle pouvait fournir à sa mère dans ses tâches ménagères et, depuis l'aggravation du blocus, l'attente devant le guichet du rationnement alimentaire.
Ce jour-là, la file devant ce guichet était si longue qu'elle avait hésité un instant derrière la vieille dame qui se trouvait tout au bout. Mais elle avait pris son courage de deux mains pensant à ses quatre frères et sœurs affamés, à cette maison sans meubles et à sa maman désespérée pour lui avoir chuchoté ce matin avant qu'elle n'allât à l'école qu'elle n'avait plus de pain à leur donner pour le repas du jour. Son gros cartable derrière le dos, elle reprit du courage en voyant déjà une dizaine de femmes, d'hommes et d'enfants de son âge venir se placer derrière elle. Mais elle s'était sentie de nouveau désespérée en comptant approximativement, qu'il restait au moins une vingtaine d'individus devant elle. Pour tromper l'attente et sa peur d'apprendre avant d'arriver au guichet qu'il n'y avait plus de coupons, ‘Azza s'était mise à chanter comme pour elle-même à voix très basse. La file avançait de plus en plus lentement et elle se sentait si fatiguée, si lasse qu'elle dut se délester de son cartable, et le déposer à ses pieds. Elle le déplaçait de quelques centimètres chaque fois que devant le guichet un demandeur quittait la file brandissant, triomphal, les coupons obtenus. Il restait à peu près, estimait-elle, une dizaine de personnes avant elle. Elle n'en pouvait plus d'attendre et de rester debout, elle prit son cartable, l'adossa au mur et s'étendit sur le terrain sablonneux dont elle écarta d'abord les quelques cailloux qui jonchaient la place qu'elle s'était choisie. Elle se promettait, en fixant la file, de se rapprocher ainsi étendue du guichet, sans lâcher de sa tête et de ses lèvres la nouvelle chanson qu'elle commençait à fredonner.
Brusquement le ciel s'assombrit et de gros nuages ont fini par recouvrir totalement son bleu d'azur accompagnés de grondements et de temps en temps, déchirés par des éclairs, en même temps qu'une nuée d'avions arrivaient de partout. De loin, elle a entendu la première foudre ou peut-être une première explosion. Elle ne pouvait savoir. La chanson ne quittait pas sa petite tête et elle n'eut pas le temps d'entendre les nombreux fracas qui se sont mis à assourdir la ville, et en un instant, plus de file plus de guichet, plus de ville.
Hors temps
Azza s'est trouvée nez à nez devant une oasis qui lui semblait familière et dont elle avait comme un vague souvenir du temps où son père lui parlait d'un petit mausolée muni d'une porte minuscule et d'une coupole blanchie à la chaux. A l'entrée de ce grand jardin de palmiers et sous un magnifique ciel bleu, elle s'est vue marcher de ses petits pas vers ce vieil homme tout de blanc vêtu, barbe blanche et châle blanc, Il se tenait assis sur une natte. Elle n'avait jamais connu son grand-père, mais elle était sûre qu'il s'agissait de lui. Son père lui avait raconté en détails comment il était, avec son sourire sa barbe d'argent toujours bien taillée et son regard à la fois doux et vif.
Je sais pourquoi tu es venue à moi ‘Azza, tu veux de la semoule, quelques dattes pour tes frères et sœurs et de quoi les emporter jusqu'à la maison. Mais j'ai beaucoup mieux que cela pour toi, Entre donc dans le jardin et tu vas pouvoir un jour emporter chez toi, pour ta maman et tes frères, pour tous les voisins du quartier et même pour les gens de la ville et du pays que tu n'as jamais connus, de quoi vivre toujours.
Azza a marqué un temps d'hésitation, comment peut-elle refuser la première proposition du vénérable vieil homme, de la semoule pour faire du bon pain chaud, et des dattes fraîches ? Mais alors que voulait-il dire Grand-père en parlant de ce qui donnera le bonheur pour longtemps à tous les siens, aux gens de la ville et du pays ? Et si elle lui faisait confiance en acceptant cette autre proposition ? L'occasion ou jamais pour délivrer enfin tous les siens de la corvée quotidienne d'attendre sur d'interminables files pour obtenir les coupons de rationnement. En pénétrant dans le jardin, elle n'a pas oublié d'appliquer un tendre baiser sur la joue du vénérable vieillard.
Devant elle s'étalait toute la splendeur de l'oasis, Le tout premier étage de la végétation, plants de piment et de tomate, de fleur et de henné, de fenouil et de safran, Puis, un peu plus haut s'élançaient les troncs minces et les branchages finement taillés des abricotiers, des figuiers, des grenadiers, des citronniers et de la procession de bananiers aux énormes feuilles bordant les rigoles d'irrigation. Toute cette verdure était enveloppée dans un ombrage baigné dans une symphonie de luminance changeant au rythme du mouvement des palmes, Le dernier étage des palmiers en effet lui semblait permettre au ciel azuréen et à la terre d'entretenir une calme conversation faite de lumière et de reflet, de murmure et de chuchotement, Elle suivit le tournoiement d'une abeille se dirigeant en mouvement spiral vers le citronnier en fleurs, puis elle vit le vol plané d'une libellule au-dessus des vaguelettes de la rigole dont elle a failli effleurer la surface comme pour rejoindre le petit banc de poissons rouge ou bleu qui se déplaçait dans l'eau claire. Un couple de papillons frétillait hésitant entre un plant de henné et une pousse de safran fleurie d'un point d'or, De là-haut, du côté d'un régime de dattes, lui parvenait ce familier bruissement que produisait le battement furtif des ailes d'un oiseau qui a failli s'entraver dans sa tentative de picorer dans les fruits mûrs, Elle leva le regard et sourit en reconnaissant son ami de toujours, ce geai des oasis et des vergers, Petite créature à la fois espiègle et attendrissante qu'elle voyait souvent se rassembler avec des dizaines de compagnons autour de sa maman, se posant parfois même sur l'épaule ou sur la tête de celle-ci, tandis qu'elle pétrissait le pain ou préparait à manger. La maman interdisait à ses enfants, calmement mais avec fermeté de déranger le fragile volatile dont elle disait qu'il figurait l'âme de nos chers disparus, revenus sur terre et sous cette forme pour nous tenir compagnie. Après avoir becqueté dans plusieurs dattes. Il voltigea autour du sommet du dattier avant d'arriver au niveau du regard de Azza faire une courte halte sur le branchage d'un abricotier comme pour lui signifier qu'il était prêt maintenant qu'il était rassasié, à s'occuper d'elle, Il atterrit sur le petit sentier sur lequel elle cheminait, juste à ses pieds, et se mit à avancer lentement comme pour l'attirer vers une destination qu'il était seul à connaître. Elle le suivit, tandis qu'il s'arrêtait quelques fois, sautillait dans la même direction ou revenait à côté d'elle pour se poser un instant sur son épaule. Au bout du sentier à la lisière de l'oasis, il se mit frénétiquement à prendre un court envol vertical pour atterrir aussitôt en émettant des gazouillements rapides et saccadés. Contre la clôture faite de fragments de palmes desséchées qui séparait l'oasis de l'immense étendue désertique, elle eut l'agréable surprise de reconnaître son cartable aux poches colorées.
‘Azza se précipita en même temps que lui et sortit du cartable son cahier de récitation. Le dernier poème que sa maîtresse lui avait recommandé d'apprendre s'insinuait dans sa mémoire sur une mélodie qu'elle n'avait jamais entendu auparavant, et elle se rendit compte qu'elle se le remémorait comme une chanson dont elle composait au fur et à mesure qu'elle en reconnaissait les mots, les notes, les silences et les rythmes. Il s'agissait d'une profonde nostalgie du poète pour le pain et le café préparés par sa maman, de son amour pour la vie car, assure-t-il, il aurait honte des larmes de sa mère, s'il lui arrivait de mourir…
Le geai s'arrêta de bouger et se mit à côté d'elle comme en position de lecteur lui aussi, quand son regard s'était fixé sur cette strophe :
Fais de moi maman, si un jour je reviens,
Un fard pour tes cils
Et recouvre mes os de cet herbage
Qui, de la pureté de ta cheville, a reçu son baptême
Retiens-moi à toi attaché par une mèche de ta chevelure
Ou par un fil suspendu à ta vêture
Peut-être alors deviendrais-je un dieu
Dès que j'atteins au plus profond de ton cœur
A chaque vers qu'elle clamait, l'oiseau émettait une série de gazouillements comme s'il accompagnait ses modulations par le doux instrument de sa gorge. La chanson s'élevait dans les airs et attirait autour d'elle toute sorte de papillons multicolores. D'autres oiseaux se tenaient silencieux et attentifs sur les branches des arbres fruitiers .Les senteurs des fleurs et des herbes odorantes embaumaient l'air autour d'elle, s'insinuaient dans sa chevelure et s'emparaient de tout son corps…
Longtemps après
Vingt ans après, ces lointains jours de malheur ne sont plus que souvenirs, Bien que lourds à porter par la mémoire encombrée de ‘Aziz, ils demeuraient soigneusement rangés dans un coin visible de son âme comme dans une imposante bibliothèque. Il lui arrivait de la visiter dans une longue rêverie les yeux mi-clos, Sur le dos de quelques-uns des volumes qui lui étaient les plus chers, les plus agréablement reliés il pouvait alors en lire quelques titres en lettre d'or: LE LIVRE D'ISMAEL, où il retenait tout ce qu'il avait pu savoir de ce père qu'il avait, encore petit enfant, à peine entre perçu, Aziz savait maintenant que son père était pour tous les gens du pays l'un des modèles des combattants pour la liberté; LE LIVRE DE HAJER, sa mère bien aimée dont il avait pu tout savoir jusqu'au jour, il y avait deux ans, où elle avait quitté ce monde; LE LIVRE DE ‘AZZA enfin, sa sœur aînée, dont il reçut le faire part à travers le cristal d'un poème de Rimbaud.
Accoudé sur le parapet de la grande fenêtre du salon, l'homme pensait à la prochaine étape de son nouveau roman qu'il avait entamé voilà six mois sur la résurrection d'une ville jadis frappée d'un affreux désastre, il se laissait imprégner par la douceur d'une matinée radieuse. Le soleil enveloppait l'étendue de son jardin d'un léger drap de lumière, Il ne réchauffait pas encore l'atmosphère et semblait encourager les chorals d'oiseaux à développer un riche concert d'hymne à la joie. Au-delà de sa clôture lui parvenaient les bruits de la ville, le va-et-vient des voitures et la cloche des matines de la vieille église du quartier dont il voyait le portail juste à côté du minaret énoncé de la grande mosquée.Il distinguait la file des écoliers derrière leur accompagnatrice et il percevait nettement leur chahut et leurs éclats de rire. Il voyait hommes et femmes pénétrer dans le grand marché couvert et ressortait avec leurs paniers garnis de victuailles.


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