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«Une vaine tentative de déstabilisation du parti» Partis - Le Conseil national d'Ettakatol dans le tumulte: Ben Jaâfar minimise l'impact des démissions
• Khémaïes K'sila: «La direction du parti fait une fuite en avant» • Mouldi Riahi: «Ksila et ceux qui estiment s'être trompés d'adresse n'ont qu'à claquer la porte» • Vers l'élargissement de la composition du Conseil national et du Bureau politique Les démissions des militants du Forum Démocratique pour le Travail et les Libertés (FDTL/ou Ettakatol) qui se suivent et se ressemblent ont enfin poussé les instances dirigeantes du parti à réagir. Réuni dimanche à Tunis, le Conseil national de ce parti membre de la troïka majoritaire au sein de l'Assemblée Constituante et du gouvernement a sorti la théorie du complot pour expliquer les causes ayant entraîné les démissions collectives de nombreux cadres et militants du parti à l'Ariana, Bardo, Tunis I et II et Ben Arous. «Ces démissions que nous regrettons se situent dans le cadre d'une vaine tentative de déstabilisation d'Ettakatol », a souligné Mustapaha Ben Jaâfer, secrétaire général du parti et président de l'Assemblée constituante, sans autre précision. Et d'ajouter : « Je n'ai pas peur pour l'avenir de son parti. Le nombre de nouveaux adhérents dépasse de loin celui des démissionnaires ». Le fondateur d'Ettakatol a, par ailleurs, regretté le comportement de certaines personnes qui déplorent un manque de contact entre la direction du parti et sa base, estimant que «leurs propos sont exagérés». Il a, toutefois, appelé à multiplier les réunions périodiques du Conseil afin de réviser la composition des structures de base du parti et consolider les liens entre la direction et les militants. Les démissionnaires parmi lesquels figurent les deux directeurs de campagnes d'Ettakatol de Tunis I et II, respectivement Khaldoun Souilhi et Houssem Hammi, avaient unanimement justifié leur «défection» par « un manque de dialogue et déficit de pratiques démocratiques au sein du parti, des erreurs stratégiques commises par le Bureau politique lors des tractations avec Ennahdha et le Congrès pour la République (CPR) et l'éloignement de la direction de la ligne politique initiale d'Ettakatol ». K'sila au banc des accusés Plus explicite que le leader d'Ettakatol, Mouldi Riahi, membre du Bureau Politique chargé des structures et du règlement intérieur, a accusé Khémaïes K'sila, membre de l'Assemblée constituante ayant rejoint le parti après la révolution, d'être à l'origine de la dernière vague de démissions. «Il s'agit d'une énième manœuvre de Khémaïes K'sila pour déstabiliser et discréditer le parti», a-t-il déclaré, indiquant que la direction n'a jusque-là reçu que 23 démissions émanant de membres de la fécondation de Tunis I. Selon lui, Khémaïes Ksila, qui n'a pas pris part à la réunion du conseil national, a « créé un climat de confusion en criant injustement sur tous les toits qu'Ettakatol a dévié de ses principes et fait beaucoup de concessions en acceptant une alliance avec Ennahdha et le Congrès pour la République ». Des accusations que la direction du parti rejette catégoriquement. «Notre alliance avec Ennahdha et le CPR est purement gouvernementale. Le parti qui reste fidèle à ses principes estime que l'étape actuelle ne doit aucunement être marquée par des luttes idéologiques», a noté Mouldi Riahi. Outre la question des démissions, le conseil national a discuté d'un plan de restructuration du parti prévoyant notamment l'élargissement des instances dirigeantes issues du dernier congrès tenu en 2009. Ainsi, le Conseil national devrait passer de 60 à 150 membres. Le nombre des membres du Bureau politique sera, quant à lui, porté à 35 contre 13 actuellement. Walid KHEFIFI
Khémaïes Ksila : «une fuite en avant déplorable» En réponse aux critiques dont il a fait l'objet lors du conseil national, Khémaïes K'sila, membre de l'Assemblée constituante élu sous les couleurs d'Ettakatol, précise que la direction du parti esquisse une fuite en avant déplorable. «Au lieu de s'attaquer aux problèmes de fond et de chercher à identifier l'origine du malaise au sein d'Ettakatol, la direction du parti continue à se voiler la face en m'accusant de jouer les trouble-fête», déplore-t-il. Et d'ajouter : «prétendre que j'ai poussé des militants à démissionner constitue un mépris pour les démissionnaires qui sont pour la plupart des cadres et des compétences hautement qualifiés». Khémaïes Ksila indique également que lui et les militants démissionnaires ne se sont pas trompés d'adresse. « Nous avons rejoint un parti progressiste, mais nous nous sommes trouvés comme par enchantement dans un parti satellisé au mouvement islamiste Ennahdha. Autant dire que c'est Ettakatol qui a changé d'adresse » Ce militant des droits de l'Homme, qui fut le premier à avoir dénoncé le passage en force du mouvement Ennahdha qui avait tenté de concentrer tous les pouvoirs entre les mains du Premier ministre dans le cadre du projet de loi portant organisation provisoire des pouvoirs publics, a , par ailleurs, noté que l'incapacité de l'actuel gouvernement à gouverner et à répondre aux aspirations de la population est symptomatique des erreurs commises lors tractations sur la formation du pouvoir exécutif. «L'étape nécessitait la mise en place d'un mouvement d'union nationale ouvert à tous les partis et à toutes les compétences et les forces vives du pays. Or, la composition du gouvernement de Hamadi Jebali obéit à une logique de partage du gâteau entre les vainqueurs des élections. Le résultat est jusqu'ici catastrophique », souligne-t-il.