Les festivités de la Journée de la Langue Arabe se sont poursuivies vendredi 02 mars avec l'organisation d'un récital poétique qui a eu lieu au Théâtre Municipal de Tunis. Un bon nombre de nos illustres poètes se sont livrés à une performance poétique inédite en déclamant un florilège de poèmes choisis dans leurs répertoires respectifs et dont la majorité sont des textes nouveaux, produits après la Révolution ou composés essentiellement pour la circonstance. C'est l'une des rares occasions que des poètes tunisiens se produisent sur les planches du théâtre municipal pour meubler cet espace de leurs effusions poétiques et de leurs tendres et doux épanchements métaphoriques où la parole de l'âme s'est alliée à celle de l'esprit. Cet après-midi, la bonbonnière était bondée d'auditeurs venus savourer les plus beaux textes que les poètes avaient préparés à l'occasion de la Journée de la Langue Arabe, quand bien même on aurait souvent du mal à faire venir du monde pour des récitals de poésie ! C'est dire que ce genre littéraire, réprimé à travers les époques, renaît aujourd'hui de ses cendres et recouvre sa liberté depuis la Révolution, si bien que pas mal de poètes, réduits au silence depuis plusieurs décennies, se sont déchaînés et ont donné libre cours à leurs créativités et à leurs sentiments, d'où de nombreux recueils de poésie ont vu récemment le jour. Ont participé à ce récital, dix poètes et poétesses : Mohamed Khaldi dont on a apprécié les écrits, comme «Mabahej » (Allégresses), « Kiraât el-asfar el mouhtarika » (La lecture des livres en feu), « Kolou al ladhina yajioun yahmiloun ismi » (Tous ceux qui viennent portent mon nom) et enfin et non le moins « Saïdat el-beyt el-âli » (La maîtresse de la haute maison) ; Khaled Oueghlani, très connu dans le monde arabe pour ses brillants poèmes, auteur de la chanson «Elli ihebbek ikhaf alik » (celui qui t'aime te protège),le nouvel hymne de l'Association tunisienne de lutte contre le Sida. La poétesse Fatma Ben Mahmoud, l'unique poétesse dans le groupe, était présente aussi dans cet-après midi poétique, elle vient de publier son livre « Imra'a fi zamani Al Thaoura » (une femme au temps de la Révolution) ; il y avait aussi El Bahri Arfaoui dont le dernier recueil paru en 2010 est intitulé « namel wa doud » (fourmis et vers) ; le fameux poète Noureddine Sammoud était également présent à la fête avec derrière lui un parcours de plus de cinquante ans en vers et en prose ; Adam Fethi était lui aussi parmi le groupe des poètes, c'est le chantre national, le parolier de la majorité des chansons de Lotfi Bouchnak, dont la fameuse « Hadhi Ghnaya Lihoum » (la chanson des oubliés) qui connut un très grand succès auprès du public. Le poète El Hédi Charaf, dit Abou Wijdane, a ouvert la danse avec un très beau poème qui fut entrecoupé par des applaudissements enthousiastes. Il y a également les poètes Jamel Alimi, Noureddine Bettaïeb et Nizar Hmidi qui ont enflammé l'ambiance générale de leurs lectures poétiques passionnées. Ce fut une rencontre poétique inédite, riche et variée qui a pu tenir l'assistance jusqu'à la fin et qui fut un hommage rendu à la langue arabe, langue de la poésie par excellence. Ce récital poétique a été accompagné par un concert réalisé par la Chorale « Al Maâli », dirigée par Nabil Mkaddem, ces voix en herbe qui ont peaufiné l'ambiance par la gaieté de leurs chansons.