Par Khaled GUEZMIR - C'est dimanche, essayons de dédramatiser le plus possible car l'humour est parfois salutaire ! Commençons par les attaques virulentes actuelles contre la « presse écrite et les chaînes télévisées publiques et privées. Essayons, par ailleurs, d'avancer une hypothèse tout ce qu'il y a de plus « fantaisiste » et surréaliste, celle où un gouvernement quel qu'il soit se mette à nouveau dans l'idée de se croire inamovible et persistant avec une mécanique semblable à celle de Ben Ali, totalitaire et despotique. Demander à la presse de se comporter comme un soutien inconditionnel du régime serait perçu comme une « trahison » à la nation, au peuple, au pays, n'est-ce pas ! Par ailleurs, pourquoi ces mêmes manifestants qui ont maintenant de la voix, n'ont-ils pas apporté au gouvernement « provisoire » précédent de M. Caïd Essebsi, toute cette ferveur, pour dire à la presse, à l'époque : « Laissez le gouvernement faire son travail et donnez lui une chance » ! Les misères qui ont été faites à l'ancien gouvernement, par les partis d'opposition, aujourd'hui, au gouvernement, ne méritaient-elles pas d'être mises en sourdine pour permettre au gouvernement « provisoire » de gouverner et remettre le pays à niveau ! C'est dire que tout le monde a la mémoire courte même quand il s'agit d'événements qui se sont passés il y a à peine six mois ! En vérité, l'enjeu est autrement plus important pour le présent et le futur de notre pays. Doit-on revenir à la case départ de l'absolutisme et de la dictature chaque fois qu'un gouvernement « légitime » décide de mettre au pas la presse et d'étouffer les libertés. Ou doit-on, tous, apprendre à respecter la vocation de toutes les institutions nationales, y compris la presse, dont le rôle n'est ni de « descendre » le gouvernement, ni de le légitimer par la désinformation totalitaire mais de cerner la vérité toujours relative en respectant la déontologie et la sacralité de l'événement. La presse est libre ou elle n'est pas ! et c'est l'occasion unique de rompre avec le passé et faire l'apprentissage de la démocratie qui ne peut survivre que par une presse libre et respectée. Je reviens encore une fois à l'analyse de contenu de l'occupation de l'espace médiatique et en tant que professionnel j'ai la certitude que Ennahdha, le gouvernement, la Présidence de la République et même celle de l'Assemblée Constituante, sont très fortement présents sur la scène médiatique. Il n'y a pas un seul débat d'importance, télévisé ou de la presse écrite, où il n'y a pas une participation qualitative et quantitative de Ennahdha et son gouvernement. Alors que veut-on de plus ! Il y a à peine quatre jours on a même vu un débat à la T.V nationale 1, où le pauvre représentant de l'UGTT, M. Cheffi, s'est fait remonter les bretelles par M.Atig d'Ennahdha et M. Zitoun, ministre conseiller du gouvernement et haut dirigeant et cadre d'Ennahdha ! Le déséquilibre était flagrant et M. Cheffi, qui, d'ailleurs, s'est battu comme un lion, était pris entre deux feux bien croisés. Soyons sérieux, le problème est ailleurs, car certains estiment que la presse « publique-propriété » de l'Etat, doit être un instrument de propagande comme par le passé pour le gouvernement. C'est clair net et précis. Mais ce qu'ils ne savent pas c'est que pareille attitude ne peut que nous ramener à l'absolutisme que la Révolution du 14 janvier 2011 a voulu « dégager » ! Par ailleurs, même l'Occident libéral et démocratique depuis le 18ème siècle, ne peut résister à la tentation totalitaire, sans les « garde-fous » de la presse et des médias. Il fut un temps où les partis d'opposition et les médias rebelles étaient traités de « pêcheurs en eau trouble ». Aujourd'hui, on les qualifie de « honte » (Sahafet El Aâr). Pourtant les systèmes politiques avancés en font des structures de « soutien » même quand elles critiquent les gouvernements en place, parce qu'elles canalisent la revendication politique et sociale. La presse, c'est l'organe d'oxygénation du système politique alors donnons lui une chance de se régénérer en toute responsabilité des gens du métier. Messieurs du gouvernement : Ne vous en faite pas… l'auto-censure est le réflexe de conservation par excellence et les journalistes savent en user, quand l'intérêt supérieur du pays l'exige ! Mais de grâce ne tuez pas l'oiseau. Laissez lui le temps d'apprendre à voler ! K.G journaliste juliejolie afef raspoutine Tiza