Les littoraux font depuis le début de l'époque moderne et surtout depuis quelques décennies l'objet d'une emprise considérable, liée aux activités multiples qui s'y établissent et, bien souvent, s'y confrontent entre elles : pêche, commerce, tourisme, industrie, finances… On estime aujourd'hui que dans le monde un quart de l'humanité habite à proximité de la mer. C'est une zone particulière de l'écorce terrestre, une mince bande toute petite de quelques kilomètres de largeur qui couvre tous les rivages de toutes les mers du monde Cette zone est sous pression, densément peuplée, occupée par beaucoup d'activités humaines. C'est un milieu naturel fragile, original mais qui est menacé par les actions de l'homme. Plusieurs km de plages (environ le 1/3 du linéaire côtier) n'ont cessé depuis cinq décennies de connaître une emprise humaine sans égale. Des aménagements touristiques et portuaires, du béton, ont pris la place des sables et des dunes et ont privé le littoral, combien dynamique et vivant de communiquer d'une part avec l'arrière-pays et d'autre part avec le large. Le transfert des sédiments entre ces différentes parties est devenu difficile si non impossible. Le résultat est une érosion de plus en plus sévère des plages et des dunes bordières par les vagues et une détérioration inquiétante de ce patrimoine naturel non renouvelable puisqu'il s'agit pour la plupart de sédiments hérités qui ne peuvent plus se former de nos jours comme en témoigne le littoral de Soliman qui est menacé par l'avancée de la mer depuis plusieurs décennies. La mer bombarde la côte et chaque ressac emporte une partie du sable de la plage qui disparaît petit à petit sous les assauts répétés de la mer. L'érosion est visible et l'inquiétude grandit. Les conséquences de l'érosion marine sont nombreuses et ne cessent d'inquiéter les populations. Les habitations et les centres d'animation et restaurants situés à plus de cent mètres de la mer n'ont pas échappé à ce phénomène comme en témoigne ce grand complexe d'animation touristique dont le coût de construction est estimé à 3,5MD et qui menacé par cette érosion marine. Plusieurs citoyens résidant dans la zone, ainsi que les hôteliers et restaurateurs concernés exhortent la municipalité de Soliman et l'Agence de protection et d'aménagement du littoral à élaborer une étude technique approfondie pour identifier les causes de ce phénomène et trouver les solutions appropriées dans les plus brefs délais. Tout le monde est convaincu de l'importance du secteur touristique dans l'économie du pays et conscient qu'il constitue un acquis national qu'il faut sauvegarder, promouvoir et auquel il faut garantir toutes les conditions d'un développement durable. Alors, agissons ensemble pour sauver cette plage et d'autres de cette érosion qui les menace chaque année. En attendant le début des travaux, la station balnéaire de Soilman perd ses plages. Une équation de plus pour le tourisme tunisien fort malmené par la crise. Il y a urgence dans le secteur.