Il fallait bien que cela arrive. A force de le dire avec tant de conviction, Tunis est devenue une capitale de la danse. Ce sont les autres qui nous le montrent en nous proposant d'accueillir le festival Extra. Depuis trois ans, les professionnels les plus exigeants se retrouvaient à Annecy, belle ville nichée sur les rives d'un grand lac au cœur des Alpes. Ils venaient voir ce qui se crée de plus sophistiqué, les recherches artistiques les plus à l'avant-garde de la danse contemporaine et des arts scéniques. En quelques éditions, le festival Extra est devenu incontournable. Et cette année, il vient à Tunis, mêlant sa programmation à celle des Rencontres Chorégraphiques de Carthage. La venue d'Extra à Tunis est une reconnaissance qui nous honore. Si les artistes de l'avant-garde viennent vers nous, c'est que Tunis représente pour eux la porte d'un monde, de sensibilités et d'une culture avec lesquelles ils souhaitent dialoguer. Ce n'est pas si facile, cela ne va pas de soi. Il a fallu que chacun apprivoise l'autre, apprenne les usages de la rencontre. Il a fallu un peu de temps et quelques efforts, mais nous voilà suffisamment inscrits sur la carte des chorégraphes pour qu'ils tiennent la réaction du public de Tunis pour importante. Car c'est bien de cela qu'il s'agit. Le mot Capitale signifie à la fois l'importance et le caractère vital. On revendique haut et fort « Je danse, donc je suis ! » face aux turbulences aujourd'hui après la révolution. Le coup d'envoi de Tunis capitale de la danse sera donné cet après midi à 17H30 à Ness El Fenn (El Omrane), avec une jeune création tunisienne réunissant Seif Manai, Hamdi Dridi et Sélim Ben Safia. Se tiendra par ailleurs à l'ISAD, à la même heure, un spectacle signé Oumeima Manai et Rochdi Belkacem.