Le visiteur de l'exposition de Amel Zaiem qui se tient jusqu'au 05 mai au Club Tahar Haddad, sera transporté vers un univers sidéral où il effectuera une balade à travers les astres. L'inspiration artistique a entraîné cette fois-ci l'artiste vers la production d'œuvres ayant pour thème l'espace, les paysages cosmiques et l'univers astrologique. Intitulé « Cercles… et couleurs », l'exposition sort de l'ordinaire en présentant des tableaux de forme circulaire, à la grande stupéfaction des visiteurs des galeries d'art où ils sont habitués à voir des tableaux rectangulaires ou carrés, ornés d'un cadre aux dimensions déterminées. L'artiste qui a toujours fait preuve d'ingéniosité et d'idées extravagantes dans ses travaux, a choisi d'exécuter ses peintures sur des supports en bois de formes circulaires, aux différents diamètres. Le choix des cercles est d'autant plus pertinent que l'artiste a voulu imiter l'univers cosmique qui n'a pas de limites et dont les mouvements sont permanents et éternels. Cette démarche artistique traduit une certaine aspiration de l'artiste vers la liberté entière, absolue qu'elle retrouve dans ces astres lointains, toujours en perpétuels mouvements. A la question comment lui était venue l'idée de quitter la terre et partir vers l'espace, l'artiste nous a affirmé qu'en réalité c'était une citation de l'écrivain Julien Green «Notre liberté est comme un cycle dont le diamètre varie avec chaque individu » qui était à l'origine de son choix. Les planètes, les saisons et les signes de zodiaque sont les thèmes de cette exposition qui exaltent la puissance divine, l'infini et l'absolu où les couleurs, plutôt gaies, suggèrent l'idée de limpidité, de transparence, de clarté et de luminosité que l'homme attribue généralement à cet univers cosmique. Le rouge de « Mars », le bleu de la «Terre », le jaune du « Soleil » et le gris de la « lune » sont des couleurs caractérisant ses corps célestes où l'on peut saisir à travers les touches et les lignes l'idée du mouvement, du déplacement et de l'évolution. « Tout bouge, tout marche, tout évolue, dans l'univers », nous confirme l'artiste. D'autre part, les douze signes de zodiaque sont présents dans cette exposition, révélant ainsi, à plusieurs égards, l'attention accordée par l'artiste à l'astrologie. Non parce qu'elle croit à l'horoscope et aux pratiques divinatoires, loin s'en faut, mais plutôt parce qu'elle croit à l'existence des astres, à leurs mouvements et leur rôle dans l'équilibre de l'univers. De même, les quatre saisons de l'année sont présentées à travers quatre oeuvres circulaires, à dimensions égales et aux couleurs différentes qui caractérisent la spécificité de chacune des saisons. Ce qui attire peut-être l'attention du visiteur à cette exposition, c'est ce tableau fait de trois cercles de formats différents illustrant la « Troïka », une vision personnelle des trois partis actuellement au pouvoir. L'ensemble est muni d'un point d'interrogation à l'envers qui évoque mille et une questions sur l'avenir politique en Tunisie et les chances de réussir la transition démocratique et le changement sous le gouvernement de cette « Troïka ». Bref, Amel Zaiem adopte dans cette exposition une démarche plastique plutôt fantaisiste, dans la mesure où elle s'éloigne un peu des sentiers battus, mais les dimensions philosophiques de ses œuvres sont relativement manifestes.