Encore une exposition individuelle de Amel Ben Salah Zaîem, cette artiste plasticienne très prolifique qui ne cesse de nous surprendre de ses nouveautés créatives. C'est jeudi, 16 décembre, qu'a eu lieu le vernissage de son exposition intitulée « Voyage de l'âme » au Centre Culturel de la ville de Tunis et qui se poursuit jusqu'au 30 janvier 2011. Cette exposition comporte deux volets: d'abord, « Combustion », titre donné à un nouvel ensemble d'œuvres plastiques récemment créées par l'artiste en se basant sur le feu et le bois (18 tableaux); ensuite il y a « Liberté d'expression » où il s'agit de calligraphies arabes, un voyage à travers les formes arrondies et les mouvements souples et rythmés des lettres arabes (11 tableaux). L'artiste a établi un rapport entre ces deux volets exprimé en ces termes : « De la combustion à la liberté d'expression » Avec ses innovations qu'elle ne cesse d'apporter à son art, Amel Ben Salah Zaîem a choisi encore une fois d'éviter les sentiers battus. Ceux qui l'ont suivie dans tout son parcours artistique remarqueront sans doute qu'il y a dans les œuvres de l'artiste tout un mouvement d'émancipation et de délivrance et un goût pour l'évasion et l'élévation avec son art vers de nouveaux horizons libres et paisibles. Rien qu'à voir ses calligraphies intitulées « Le cercle du temps » ou « La roue qui tourne » pour lire la pensée de l'artiste sur le monde qui l'entoure. Ses œuvres qui surgissent de la réalité vécue vous plongent dans le rêve et la méditation et souvent dans l'inquiétude et le chagrin, car elles vous mettent en face de vos préoccupations majeures. Quant aux œuvres de bois, il s'agit sans doute d'une approche nouvelle adoptée par l'artiste, et qui consiste à assembler différents morceaux de bois ayant subi l'effet du feu où sont fixés des fils de fer et des chaînes. Des titres comme « Irruption », « Corps éteints », « Actualités brûlantes », « Emancipation », « Infraction » et d'autres encore, renvoient à des situations vécues par l'homme moderne. Ces œuvres de bois brûlés aux couleurs sombres peuvent ébranler, voire agresser le visiteur de prime abord, tantôt par leur simplicité tantôt par leur complexité. « L'art contemporain, nous a confié l'artiste, doit secouer l'observateur pour le pousser à réfléchir ! » Le recours au feu comme outil de travail pour l'exécution de ces œuvres est très significatif, dans la mesure où le « feu » qui est l'un des quatre éléments de la nature, marque de son sceau les thèmes choisis dans cette exposition. D'abord, le feu, c'est la passion, ce mouvement palpitant de l'âme, d'où le titre choisi pour cette exposition « voyage de l'âme ». Aussi, le feu signifie la chaleur, indispensable dans nos relations et la lumière qui éclaire notre chemin vers la liberté. Enfin, le « feu » renvoie à la guerre, la destruction et le désastre, qui sont perceptibles dans les tableaux que l'artiste a destinés à la cause palestinienne. « s'approcher du feu, c'est se consumer, et se consumer pour l'art constitue une création merveilleuse… ». Ainsi parlait Amel Ben Salah Zaîem.