La victoire de Badr marqua le triomphe de l'Islam sur les païens et les polythéistes de Quoraïch en général. L'effectif des musulmans était réduit par rapport à celui des ennemis. Cette bataille est considérée comme une revanche après la bataille d'Ouhoud qui eut lieu à l'an 1er de l'Hégire soit une année avant et où l'armée musulmane a été battue à cause de l'indiscipline de la trahison de certains et de certains autres qui étaient des hypocrites et n'avaient pas vraiment eu la foi. Des espions s'étaient immiscés dans l'armée à l'insu des fidèles.
Le Prophète et ses compagnons surent en tirer les enseignements qu'il fallait.
Cela avait commencé le mois de Ramadan de l'an 2 de l'Hégire. Le Prophète avait appris qu'une caravane quoraïchite rentrant de Syrie était en route vers la Mecque.
En fait les marchandises rassemblées dans cette caravane n'étaient que le fruit des biens qu'avaient spoliées les païens mecquois aux musulmans qui virent les pires exactions et ont subi des agressions diverses, ce qui les obligea de quitter le Prophète Mohamed, pour fuir leurs ennemis.
Le Prophète décida d'envoyer quelques uns parmi ses hommes afin d'intercepter cette caravane composée de quelque quarante personnes et dirigée par Abou Soufiane qui était à l'époque l'ennemi juré de Mohamed.
Un bon nombre d'hommes, comptant plus de deux cents personnes entre les Muhajirines (ceux qui ont émigré de la Mecque avec le Prophète) et les Ansars (ceux parmi les Médinois qui ont soutenu le Prophète) s'étaient dirigés vers la direction du lieu où ils pouvaient intercepter cette caravane en compagnie du Prophète. Bien que malvoyant Ibn Oum Maktoum assura la direction à Médine, à la place et sur les instructions du Prophète mais entretemps Abou Soufiane a été mis au courant de l'expédition décidée par Mohamed. Il envoya quelques uns de ses hommes pour donner l'alerte à la Mecque.
Apprenant les démarches d'Abou Soufiane, Mohamed rassembla ses hommes pour décider de ce qu'il fallait faire.
Certains parmi eux redoutèrent cette armée mecquoise dont les hommes étaient beaucoup plus nombreux qu'eux et bien plus équipés, mais finalement, aussi bien les Mouhajiroun que les Ansars, avaient fini par décider de se rallier et de soutenir le Prophète quelles qu'aient été les conditions qui pouvaient se présenter.
Au cours de cette bataille, le Prophète s'avéra être un fin stratège qui a su organiser ses hommes de manière à être efficaces malgré leur petit nombre par rapport à l'armée ennemie.
Ainsi la bataille se déclencha le 17 Ramadan à Badr entre Médine et la Mecque et à l'emplacement d'un puits du même nom.
L'affrontement fut très violent, mais les musulmans furent preuve de courage et de véhémence sans pareille, et le Prophète s'avéra être un chef de guerre sagace et tacticien.
Ce fut la débâcle pour l'armée mecquoise qui perdit près de soixante dix hommes. Outre ceux qui avaient été capturés et comptaient autour de cinquante personnes.
Ils seront bien traités par le Prophète, qui ordonna de ne pas les maltraiter ou les torturer.
Selon le penseur et historien de renom Hichem et d'après son ouvrage « la vie de Mohamed », la bataille de Bader est un épisode fondateur du pouvoir politique de Mohamed.
L'historien arabe Ibn Ishak affirme que « les chefs musulmans se distingueront par la suite selon qu'ils aient participé ou non à cette bataille. Il donne la liste de participants selon leur appartenance aux Mouhajirines ou aux Ansars.
Ces combattants étaient sincères et purent vaincre grâce à leur foi inébranlable et leur grand courage.
Le Prophète demanda le secours de Dieu et son vœu a été exaucé.
« Ce n'est pas vous qui les avez tués mais Allah ! Ce n'est pas toi qui a jeté la poussière mais Allah ! » (AL ANFAL – Verset 17)
L'historien arabe de la Sira, Ibn Hichem ainsi que l'historien Attabari affirment que le Prophète avait aperçu des anges venus pour prêter main forte à ses hommes.
« Il y eut déjà pour vous un signe dans ces deux troupes qui s'affrontèrent : l'une combattant dans le sentier d'Allah et l'autre était mécréante. Ces derniers voyaient (les croyants) de leurs propres yeux, deux fois plus nombreux qu'eux-mêmes.
Or Allah secourt qui Il veut de Son aide. Voilà bien là un exemple pour les doués de clairvoyance » (ALI IMRAN – Verset 13)
Cette bataille mémorable marqua le début d'une série de victoires, pour l'armée musulmane et à sa tête le Prophète Mohamed et le premier jalon d'un Etat arabo-musulman.
Les Califes qui succèderont à Mohamed, et notamment Aboubakr et Omar Ibn Al Khattab oeuvreront par la suite à sa consolidation.